Les commerçants informels installés au marché de la nouvelle ville Ali Mendjeli, dont le nombre global dépasse les 300, ont été destinataires ces deux derniers jours de mises en demeure adressées par la commune d'El-Khroub, pour libérer dans l'immédiat, ou «dès réception des mises en demeure en question», l'espace public qu'ils exploitent illégalement à des fins commerciales. L'éradication de ce marché informel, une copie conforme de celui de l'ex-marché de Daksi, inscrite sur le registre des priorités de la municipalité d'El-Khroub depuis l'été dernier, et après un temps d'hésitation, semble aujourd'hui atteindre sa phase ultime de mise en action des rouages administratifs, en préambule à l'utilisation de la force publique si cela s'avère nécessaire et au cas où les concernés s'opposeraient à l'ordre d'évacuation des lieux. Ce marché informel, pour rappel, qui a squatté un terrain au coeur de cette nouvelle agglomération presque au même moment que l'arrivée des premiers habitants, a été délogé il y a de cela près de deux ans de l'assiette de terrain vers un autre endroit situé tout juste à quelques centaines de mètres, pour permettre la construction par un promoteur privé d'un centre commercial moderne sur ce même espace. Non sans promettre aux commerçants informels en activité sur ces lieux des attributions de locaux au sein de ce centre commercial après sa mise en service, et ce pour apaiser les tensions qu'aura générées leur expulsion de l'assiette de terrain indiquée. Mais depuis le lancement officiel des activités de ce centre commercial, inauguré le 5 juillet dernier par le ministre des Travaux publics Amar Ghoul, le décor est demeuré tel quel, c'est-à-dire que les commerçants informels n'ont pas évacué les lieux squattés pour aller s'installer (comme promis) dans le nouveau centre commercial. Plusieurs parmi ces derniers ont refusé l'offre à cause des charges de loyer fixées par le propriétaire du centre commercial, « jugées excessives » par les concernés. «Faux», rétorque un vice-président de l'APC d'El-Khroub questionné à ce sujet. Celui-ci nous affirme que « la plupart des intéressés ont bien loué des places au sein du centre commercial, qu'ils ont laissées en exploitation à leurs fils, ou à leurs associés, sans pour autant lâcher prise de l'endroit occupé illégalement». Ajoutant que «les impératifs de l'amélioration urbaine, en sus des multiples revendications des riverains, imposent l'éradication de ce marché informel qui a défiguré l'aspect environnemental de la cité».