Décidément, à Constantine, les fêtes se suivent et se ressemblent. C'est du moins ce qu'ont déclaré hier matin des citoyens rencontrés aux marchés du centre-ville, où ils s'étaient rendus pour s'approvisionner. Etonnés et incrédules, ils ont remarqué que la plupart des étals de fruits et légumes étaient vides et leurs propriétaires absents. Seuls quelques-uns ont ouvert boutique, mais avec une quantité plus que limitée de produits, qu'ils tentaient d'ailleurs d'écouler au prix fort. En effet, profitant de ce jour de fête « où tout est à l'arrêt », selon l'expression de ces clients, ils ont revu à la hausse les prix des fruits, des légumes et bien entendu des viandes rouges et blanches. « Encore une fois, nous sommes victimes de la spéculation », dit-on. En effet, les rares légumes proposés à la vente ont enregistré une hausse de 30 à 40 dinars. Même la pomme de terre, vendue 35 dinars la veille, était proposée à 55 dinars. Il en est de même pour d'autres produits qui ont enregistré des hausses « inexplicables », affirme-t-on. Il y avait des petits pois et des artichauts à 140 dinars le kilo, des choux et des choux-fleurs à 60 dinars contre 40 la veille. Du côté des fruits, l'orange de qualité moyenne est passée de 80 à 130 dinars, les mandarines quant à elles sont vendues jusqu'à 140 dinars le kilo, alors qu'il s'agit du fruit de la saison... Le même scénario existait du côté des boucheries, dont certaines, ont affirmé des citoyens, s'étaient transformées la veille en boutiques de fruits secs ! Les rares poulets disponibles étaient vendus à 230 dinars alors que tout juste quelques jours auparavant, le prix était de 190 dinars. La viande rouge est également intouchable pour les bourses moyennes, le mouton et le boeuf étant montés en flèche : 750 dinars le kilo en moyenne, pour du tout-venant. Bien sûr, les commentaires allaient bon train et certains n'ont pas hésité à en faire le reproche aux commerçants présents. Ces derniers se sont défendus d'être à l'origine de ces augmentations, arguant que les marchés de gros sont fermés en raison des fêtes de l'Achoura. Et d'ajouter que les produits proposés ont été achetés en deuxième main. Mais selon certains clients, hier, veille de la fête, les vendeurs de fruits et légumes se sont mis aux fruits secs et ne se sont pas approvisionnés comme d'habitude.