La société nationale de commercialisation et de distribution des produits pétroliers (NAFTAL) n'est-elle pas concernée dans la lutte contre la contrebande du fuel qui a pris de l'ampleur ces dernières années, notamment au niveau des frontières Est et Ouest du pays? La question mérite d'être posée, vu les quantités importantes d'essence et de gasoil qui traversent frauduleusement nos frontières, portant ainsi un coup dur à l'économie nationale et au pays qui continue de subventionner indirectement ce liquide précieux pour permettre aux citoyens algériens de remplir leur réservoir sans se ruiner. Interrogé à ce sujet par notre journal, le président-directeur général de NAFTAL M. Saïd Akretche explique que sa compagnie n'est pas concernée. «C'est une question qui ne nous concerne pas», a t-il déclaré, hier, en soulignant, à l'occasion du Forum El Moudjahid «que cela regarde les autorités compétentes», faisant allusion, sans les nommer aux douanes et aux différents services de sécurité qui mènent une lutte implacable contre les contrebandiers. Cet avis, n'est pourtant pas partagé par certains responsables de stations-services. L'un d'eux qui a pris la parole, hier, au forum El Moudjahid, soutient le contraire. Tout en affirmant que les stations-services n'ont rien à voir avec ce trafic, il souligne qu'il incombe à NAFTAL de «réagir» et de s'impliquer dans la lutte contre le transfert frauduleux du carburant, qui a pris, faut-il le signaler, des proportions inquiétantes au niveau des frontières. «Nous sommes des opérateurs économiques et nous vendons du carburant», poursuit le propriétaire de la station-services qui voulait sous-entendre, par-là, que les stations-services n'ont pas de «connexion» avec les contrebandiers contrairement à ce qui se dit, ici et là, sur la «passivité» observée par certains pompistes face aux trafiquants de carburant. Ce n'est pas seulement cela qui inquiète. Un autre propriétaire de station-services qui a pris la parole lors du débat a, lui, dénoncé le bénéfice sur le litre de carburant vendu qui a stagné, soutient-il, depuis l'année 2005. «Depuis janvier 2005, il n'y a pas eu d'augmentation et en parallèle il y a des taxes qui viennent se greffer à notre chiffre d'affaires et qui augmentent nos charges qui deviennent, d'année en année, de plus en plus importantes» a t-il déclaré en interpellant, par ailleurs, le P-DG de NAFTAL sur ce qu'il a qualifié «d'opacité dans l'attribution des terrains pour la réalisation des stations-services». La réponse est venue du responsable de l'agence de régulation des hydrocarbures, M. Cherouati Nordine. Ce dernier fera savoir qu'il appartient au gouvernement de fixer les prix pratiqués à la pompe. Concernant les marges bénéficiaires, il soulignera qu'elles sont définies par l'agence qu'il dirige sur la base de rapports établis par les opérateurs qui activent dans la filière notamment les distributeurs et les raffineurs, et fera savoir, en outre, qu'il existe, aujourd'hui, entre 200 à 300 villages qui sont totalement dépourvus de stations-services. Le premier responsable de l'agence de régulation des hydrocarbures expliquera clairement que les demandes d'augmentation des marges bénéficiaires sont étudiées seulement sur la base de leur «objectivité». Par ailleurs, M. Saïd Akretche a démenti, catégoriquement, les rumeurs qui ont circulé ces derniers temps sur l'ouverture du capital de NAFTAL, tout comme il fera savoir qu'il n'existe aucun programme de restructuration des stations-services relevant de sa compagnie. La bouteille de gaz butane de 6 kg, bientôt sur le marché C'est du moins ce qu'a annoncé, hier, le premier responsable de NAFTAL qui a même présenté deux échantillons de cette bouteille de gaz butane au forum El Moudjahid. Selon un responsable de la société nationale de commercialisation et de distribution des produits pétroliers, la bouteille de gaz, qui sera bien évidemment moins chère que celle commercialisée actuellement sur le marché, sera disponible, dès cet été, dans la capitale avant d'être distribuée à travers tout le territoire national. Le P-DG de NAFTAL, filiale de Sonatrach, a fait savoir, hier, que le marché national du GPL est de l'ordre de 2 millions de tonnes et dont l'offre est située, essentiellement, dans l'ouest du pays (Arzew) alors que les régions Centre et Est sont alimentées par cabotage (navire) depuis Arzew dans la wilaya d'Oran. Concernant la préparation de la campagne hivernale, le patron de NAFTAL fera état de la reconstitution des stocks en vrac à tous les niveaux avec un taux de remplissage de 75%. Enfin, pour ce qui est de la non-disponibilité du gaz butane dans certaines régions, le conférencier explique cela par le fait que des points de vente sont mal implantés. «Nous sommes en train de réviser et de réfléchir à d'autres formules de commercialisation», a-t-il déclaré pour pallier cette situation dont sont victimes principalement les populations habitant les régions enclavées.