Voilà plus de deux ans que le pont de Sidi Rached, l'un des huit ponts historiques de Constantine, a commencé à donner des signes évidents de faiblesse, tant et si bien que les responsables locaux des travaux publics ne cachent plus leurs inquiétudes. La faiblesse de l'arche centrale faite de gigantesques blocs de granit ainsi que les bases même du pont minées par les eaux du Rhumel qui passe en contre-bas de l'ouvrage, ont fini par fragiliser cette véritable oeuvre d'art que l'on pourrait qualifier de monument historique. En plus de ces deux vecteurs quasi naturels, c'est également la circulation automobile qui serait à l'origine de ce véritable drame. A ce sujet, il s'impose de rappeler que pendant plus de cinquante ans, des camions de gros tonnage et des bus de transport en commun ont emprunté sans discontinuer ce passage qui relie le centre ville à ses faubourgs les plus importants que sont Sidi Mabrouk, Djebel Ouahch, El Gammas et bien d'autres cités non moins importantes . Par la bouche de son premier responsable, questionné hier matin, la DTP avoue «que les choses sont aujourd'hui préoccupantes, qu'il faut agir et agir rapidement pour sauver ce véritable ouvrage d'art, construit voilà plus d'un siècle et qui - de tout temps - aura fait la légitime fierté des constantinois». Voilà quelques semaines déjà, des chutes de pierres inquiétantes étaient quotidiennement signalées par le riverains habitant en contre bas de cet ouvrage et qui selon des responsables de la DTP « auraient également trouvé là une véritable aubaine d'être relogés ». Mais concrètement, les responsables de la DTP ne cachent plus leurs inquiétudes. M. Remmache Ammar, le premier responsable des Travaux Publics au niveau de la wilaya, nous apprend que son service est actuellement en pourparler avec l'entreprise brésilienne qui a décroché le marché du pont TransRhumel, un ouvrage gigantesque dont les travaux devraient durer plusieurs années. Toujours selon notre interlocuteur « un accord devrait intervenir incessamment une fois aplanis les principaux obstacles des négociations, le montant du marché, en l'occurrence».