L'Etat paraît déterminé, plus que jamais, à préserver les mosquées des luttes partisanes, en particulier avec l'approche des échéances électorales. Hier, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, en visite de travail à Oran, a réitéré, devant une assistance d'imams de cette wilaya, l'attachement de son département à lutter contre toute utilisation politique des lieux de culte. «Nous avons adressé une note ministérielle aux 48 directions de wilaya pour empêcher tout dérapage dans les mosquées», soutient Bouabdallah Ghlamallah. Le ministre, a toutefois, concédé que les imams sont tenus, en tant que fonctionnaires de l'Etat, de sensibiliser les citoyens sur l'enjeu d'importance des élections présidentielles pour l'avenir de la Nation. «Je conseille aux imams de ne pas se confiner dans un rôle de témoin passif devant cet événement décisif. Les appels à l'abstentionnisme ne reflètent aucunement les valeurs prônées par l'Islam», lâche le ministre. Se voulant plus explicite, il a sommé les imams à appeler les citoyens à participer massivement aux élections présidentielles du 9 avril prochain. Abordant les appréhensions des imams vis-à-vis du nouveau statut particulier promulgué, fin janvier dernier, dans le Journal Officiel, il a soutenu que ce nouveau texte a été élaboré pour servir les intérêts du personnel des affaires religieuses. «Nous allons tenir incessamment deux journées d'études pour l'examen du nouveau statut particulier. Un calendrier sera élaboré pour accélérer l'application des dispositions prévues dans ce nouveau texte de loi», rassure le ministre. Sur sa lancée, Bouabdallah Ghlamallah a annoncé que son département examine la promotion au grade d'imam enseignant de tous les imams instituteurs, suite à la «mise en voie d'extinction» de ce poste. A l'issue de cette rencontre avec les imams de la wilaya, le ministre a tenu un point de presse lors duquel il s'est attardé sur les projets de son secteur, en cours de réalisation à Oran, et en particulier la Grande mosquée d'Oran Abdelhamid Benbadis et la mosquée Bacha à Sidi El-Houari. Pour le premier projet, les travaux d'état secondaire (TES) sont en cours et pourront s'achever en juillet prochain pour permettre le lancement des travaux de finition. Le projet pourra être réceptionné en octobre 2011, mais selon des estimations de certains ingénieurs rencontrés sur site il pourrait y avoir un glissement jusqu'à 2012. Le projet avait été relancé en 2006 après plusieurs années d'arrêt du chantier. Parmi les entraves rencontrées pour l'achèvement de ce projet, le directeur du bureau d'étude «BEET Batna» chargé du suivi, s'est plaint du retard dans le paiement de l'étude par l'association de cette mosquée. «Nous n'avons rien reçu depuis 2006 pour l'étude», déplore-t-il. Questionné sur le retard conséquent dans l'achèvement des travaux, le ministre a soutenu qu'un projet d'une telle envergure nécessite du temps pour la finalisation de toutes les études. A une autre question sur le projet de réhabilitation de la mosquée Bacha qui traîne depuis deux années, il a annoncé que des études étaient nécessaires pour examiner le sol de cette mosquée construite par les Turcs sur des galeries souterraines. «Nous disposons , aujourd'hui, de toutes les informations pour autoriser le lancement des travaux sur des normes sûres. Les travaux de réhabilitation seront lancés prochainement», conclut le ministre.