Les habitants de la Cité des 4.618 Logements LSP de Haï Akid Lotfi ont tenu, dans la matinée du jeudi, un sit-in de protestation devant le siège du secteur urbain El-Menzah (ex-Canastel). Selon des représentants de familles, le recours à la protestation a été décidé suite à un ras-le-bol généralisé des habitants de la cité en question, «dépourvue de toutes commodités». Aux environs de 10 heures, des parents accompagnés de leurs enfants se sont rassemblés devant l'entrée principale du secteur urbain et ont exigé de rencontrer le délégué ou le directeur du secteur urbain. Apres avoir attendu vainement, les protestataires ont décidé de hausser le ton en procédant à la fermeture de l'accès au secteur urbain durant presque deux heures. Ni le personnel ni les contestataires n'ont pu ainsi accéder à l'intérieur du siège du secteur urbain. Le «siège» n'a été levé qu'une fois les services de l'ordre arrivés sur place. Quatre représentants ont été reçus par l'officier de police de permanence qui a réussi à calmer les esprits, en promettant de prendre attache le plus tôt possible avec les responsables du secteur urbain, en vue d'étudier la plateforme de revendications des habitants qui lui a été remise par les représentants des familles. Selon la plateforme de revendications qui a été transmise aux différents responsables, et dont nous détenons une copie, les habitants signalent « le manque de communication et d'information de la part des responsables du secteur urbain, malgré les nombreuses démarches entreprises par les habitants de la cité, l'absence totale de projet ou équipement d'utilité publique relevant du domaine de l'APC, le manque d'espaces verts, d'aires de jeu et de détente pour les enfants, aucun équipement sportif, absence d'une antenne administrative et d'un centre de santé ». Les habitants soulèvent aussi le problème d'entretien du réseau d'éclairage public, et le projet «en souffrance» de l'école primaire dont les travaux sont à l'arrêt depuis deux ans. «Le site de ce projet est devenu un endroit de prédilection pour les délinquants», assurent des habitants de la cité. Ces derniers affirment que la présence en masse des enfants lors du sit-in de protestation n'est pas fortuite, mais se veut un moyen pour eux d'exprimer leur désir de voir se concrétiser les projets inscrits en faveur de ces derniers, et plus spécialement, la réalisation d'espaces de jeu, de loisirs et de détente. Sur ce point précis, nos interlocuteurs affirment que l'APW d'Oran a débloqué une enveloppe de 250 millions de centimes pour des aires de jeu au profit de la cité, mais que jusqu'à présent, aucune fiche technique n'a été établie. Pour conclure, les représentants des familles affirment qu'ils n'hésiteront pas à recourir à des actions pacifiques de protestation, si aucune mesure n'est prise pour améliorer les conditions de vie d'une cité qui compte quelque 25.000 habitants.