«J'envisage de porter cet engagement à l'équivalent de 150 milliards de dollars (...) et la création de trois millions d'emplois sur les cinq années à venir», a affirmé le président candidat jeudi dernier. « L'Etat mobilisera encore plus intensément ses ressources au service du développement du pays», a-t-il dit, par «l'équivalent de 150 milliards de dollars pour les cinq prochaines années.» Ceci, pendant que le monde entier crie au désastre financier et tente de sauver d'une crise ravageuse les économies les plus fortes. Voilà qui semble être une gageure que Bouteflika a jetée sur la table électorale. C'est aussi une autre mise au point, celle-là à ses ministres notamment Benbada, qui affirment qu'il faut freiner la cadence des projets retenus. «Pour la première fois depuis l'indépendance, l'Algérie peut aspirer à maintenir son élan de développement en dépit d'une crise économique mondiale sérieuse que nous ne pouvons ignorer», a-t-il souligné auparavant. Il estime paradoxalement que «nous ne pouvons pas nous permettre de nouveaux retards par rapport au reste du monde qui avance. Il est vital pour nous de valoriser au mieux nos moyens et nos atouts pour résorber nos déficits sociaux mais aussi pour construire une économie diversifiée, source de revenus additionnels à ceux des hydrocarbures.» En plus de s'engager à «poursuivre la mobilisation des investissements nationaux et étrangers», il promet de «faire reculer ou même éradiquer la crise du logement tout en renforçant par des incitations diverses, le développement de la promotion immobilière et les capacités des citoyens à accéder à la propriété de leur propre demeure.» Au titre de sa poursuite de «la bataille du chômage», il affirme envisager la création de trois millions d'emplois au cours des cinq prochaines années dont la moitié par le biais des dispositifs d'emplois d'attente.» Poursuite de la construction d'écoles, de centres de formation professionnelle et d'universités, «de mise en application de la réforme et de la modernisation de notre système national d'enseignement ainsi que la promotion de la recherche scientifique» sont aussi inscrites dans son programme électoral tout autant que l'ouverture de nouveaux hôpitaux et autres infrastructures de santé en plus du parachèvement de la réforme de la santé publique «pour plus de transparence mais toujours au service des citoyens et d'abord les plus démunis.» Le secteur économique public viable sera, selon lui, relancé «sur la base des règles du marché et de la compétition.» Il dit continuer «à encourager l'investissement étranger dans notre pays dans le respect des intérêts de l'économie nationale et sur la base d'un gain partagé.» Pour tout cela, il affirme : «J'entends veiller au renforcement du rôle régulateur de l'Etat dans le domaine économique, pour que la contribution des investissements nationaux et étrangers s'inscrive réellement au service du développement de notre pays et préserve les équilibres et l'avenir économique de l'Algérie.» Bouteflika dit s'adresser «plus particulièrement à la jeunesse l'invitant à renforcer sa confiance dans son pays où réside son avenir.» Il déclare à son intention que «l'Algérie vous offre ses moyens et je mets personnellement à votre disposition ma volonté et mon soutien. En retour, l'Algérie attend de vous l'engagement de votre enthousiasme et vos énergies au service de la construction nationale.» Mais avant, comme premier engagement, Bouteflika a tenu à faire savoir qu'il poursuivra «la promotion de la réconciliation nationale (...). Bien entendu, nous continuerons à faire face par tous nos moyens à la menace terroriste mais la porte sera maintenue ouverte devant tout égaré qui saura se ressaisir.» Quant à la promotion et la défense de la démocratie, il ne les assume pas seul «elles sont l'affaire de tous les acteurs politiques (...) et de chaque citoyen et chaque citoyenne décidés à défendre leurs droits et leurs libertés. Il reviendra aux institutions d'assumer leur rôle d'arbitre dans l'application et le respect des lois du pays.» Son second engagement, «la poursuite du processus de réformes de la gouvernance dans tous les domaines ainsi qu'à la consolidation de l'autorité de la loi.» Ce dernier point nécessite, selon lui, «la contribution active de la société aujourd'hui victime de dérives que nous déplorons tous et pour lesquelles il faut des mesures énergiques.»