Le programme national de dépistage du cancer du col de l'utérus sera relancé durant cette année, avec des moyens plus conséquents, notamment à l'issue de la nouvelle reconfiguration de la carte sanitaire qui a donné naissance aux établissement de proximité de santé publique en remplacement des secteurs sanitaires. Pour la wilaya d'Oran et à l'instar de tout le pays, ce programme lancé depuis plusieurs années n'a à aucun moment atteint les objectifs assignés, et le taux de dépistage n'a été que de l'ordre de 2 %. C'est ce qu'on apprend d'une source de la direction de la Santé et de population. Pourtant, le risque est réel et cette pathologie vient à la seconde place des cancers qui affectent la population féminine en Algérie, et à titre d'illustration, des chiffres contenus dans le registre des cancers à Oran font état de 96 femmes décédées en 2004 de ce cancer. Pour cette année, les responsables du secteur comptent mettre les bouchées doubles pour atteindre le dépistage d'au moins 50 % de la population féminine fixée à 258.000 sujets âgés de 30 à 65 ans. Ceci dit, si, en 2008, seules quatre structures étaient chargées de ce dépistage, pour cette année, elles seront 8 avec 3 laboratoires spécialisés dans l'« Anapat » pour la lecture des «frottis», des lames et des différentes analyses situées au CHUO, l'EHS et à l'EHU. Ces unités seront composées de médecins généralistes et de sages-femmes qui seront formées au fur et à mesure. Selon notre source, l'incidence de ce cancer demeure importante vu qu'elle touche plus de 20 femmes sur 100 000 et que la tranche la plus vulnérable reste celle âgée entre 52 et 54 ans. Une fois les cas dépistés, commence la prise en charge et le suivi des malades qui seront accueillis dans des structures où seront installées des équipes médicales pour le traitement. Par ailleurs et toujours au titre de la prise en charge de la mère et de l'enfant, l'ancienne annexe de la clinique ophtalmologique de la rue de Toulouse, fermée après avoir été transférée à l'ancienne clinique Cougniot, a été récupérée par la DSPRH pour en faire un centre de protection maternelle et infantile. Rattachée à l'EPSP Front de mer, cette structure sera dotée de tous les équipements pour des examens d'exploration telle une mammographie et ce, dans l'objectif d'une prise en charge de qualité de la mère et de l'enfant, et qui seront confiés à des équipes médicales formées à cet effet. Selon notre source, cette structure, la première du genre à l'échelle nationale, sera ouverte également vers la fin du mois prochain. Les spécialises ont tiré la sonnette d'alarme en relevant lors des différentes rencontres que quatre femmes décèdent chaque jour en Algérie du cancer du col de l'utérus. Au total, 1.600 cas sont enregistrés chaque année à travers le pays et entre 80 et 90 % des sujets ont atteint un stade avancé de la maladie. En revanche, notent ces mêmes praticiens, sur le plan des capacités de prise en charge de ces nombreux cas, il n'existe que trois centres spécialisés pour tous les types de cancer, d'où l'insuffisance du suivi des cas avérés. Quant aux causes de cette maladie, elle est engendrée par les virus (16 et 18) en raison du manque de vitamines et aux lésions répétées de l'appareil génital, et est qualifié de « maladie tranquille, puisqu'elle ne peut être détectée qu'à travers un diagnostic précoce et ses symptômes n'apparaissent qu'après 10 ans ».