«La décision d'effacer les dettes des agriculteurs est entrée en vigueur le jour où le président de la République l'a prise, à savoir le 28 février à l'occasion de l'ouverture de la conférence nationale sur le renouveau de l'économie agricole et le renouveau rural», nous a-t-on affirmé hier au niveau du ministère des Finances. Reste qu'il existe certains d'entre eux qui avaient déjà commencé à rembourser leurs dettes sur la base d'échéanciers dûment établis par les services bancaires. Cette catégorie d'agriculteurs s'interroge aujourd'hui sur les suites à donner à cette démarche de remboursement qui a déjà été mise en route par les banques. «La procédure déjà entamée sera-t-elle interrompue à mi-chemin ?» «Les banques vont-elles rembourser ce que les agriculteurs leur ont déjà remis ?» «La décision est-elle rétroactive ?» A ces questions qui sont aujourd'hui posées par ces agriculteurs, le ministère des Finances donne des réponses précises. L'on nous explique au ministère de Karim Djoudi que «la dette des agriculteurs est tout ce qui n'a pas été remboursé au jour de la prise de la décision par le président de la République». L'on souligne ainsi que «dès que le chef de l'Etat a annoncé sa décision d'effacer les dettes des agriculteurs, les compteurs ont été stoppés par les banquiers pour être par conséquence remis à zéro». Il est indiqué au niveau de la tutelle que «tout ce qui est dû aux banques est reporté sur le Trésor public». Ce sont, pour rappel, 41 milliards de dinars de dettes que le président de la République a décidé d'effacer aux agriculteurs qui étaient tenus de les rembourser notamment à la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) et à la Banque algérienne de développement rural (BADR). Comme première action, Bouteflika a instruit les banques concernées de suspendre immédiatement les procédures de remboursement enclenchées à l'encontre des agriculteurs endettés. «C'est ce qui a été fait», nous dit-on au ministère. «Les banques - la CNMA et la BADR - doivent maintenant nous transmettre les fichiers des agriculteurs endettés pour effacer l'ardoise», nous est-il indiqué. Pour plus de clarté, il est affirmé que «les agriculteurs qui auront déjà remboursé une partie de leurs dettes l'auront fait, ils ne peuvent revenir dessus. C'est-à-dire que quels que soient les échéanciers qui leur ont été établis, tout sera interrompu et ils s'arrêteront de rembourser ce qui leur reste comme dettes précisément au 28 février dernier, jour de l'annonce par le président de la République de sa décision.» L'on ajoute avec le sourire qu'«on ne va quand même pas effacer les dettes avec effet rétroactif sur ce qui a été remboursé !».