Les automobilistes algériens pourront bientôt faire le plein d'essence avec la nouvelle carte magnétique «Naftal card». L'annonce a été faite hier par Mohamed Loukal, PDG de la banque extérieure d'Algérie (BEA). Le projet, un partenariat entre la BEA et Naftal, se fixe comme objectif d'éliminer progressivement les bons de carburants dans les stations services. Outre le paiement des carburants et services au niveau des stations d'essence, la future «Naftal card» permet de régler l'ensemble des prestations non fioul disponibles aux niveaux des stations service (lavage, achat de lubrifiants et vidange). Il s'agit en fait de l'émission de trois types de cartes à puces pour les clients «corporates» (entreprises, administrations, collectivités locales...), dont deux cartes à crédit Gold et Silver et une carte prépayée. La carte Gold est proposée avec un plafond d'argent périodique mensuel et sans seuil de paiement, alors que la Silver est fixée avec un plafond périodique et un seuil de paiement. Quant à la carte prépayée elle est rechargeable au niveau des agences BEA et des districts Naftal. Les seuils et plafonds des cartes à crédit sont déterminés par Naftal en fonction du profil de chaque client. Cette carte «permet d'offrir aux utilisateurs un moyen de paiement moderne et commode, éliminer le cash, sécuriser les transactions et la détention de fonds au niveau des stations service», a précisé le patron de la BEA. L'opération a déjà couvert 917 stations service réparties à travers le territoire national et plus de 2.600 terminaux de paiement électroniques (TPE) ont été déjà installés par la BEA au sein de ces stations. Dans une première phase, l'opération touchera les entreprises et les gros clients. Les particuliers seront touchés par la formule avant la fin du deuxième semestre 2009. Le dispositif prévoit l'élargissement de cette solution aux détenteurs de cartes interbancaires (CIB), dans une troisième phase. Selon le PDG de la BEA, cette nouvelle offre découle de la politique de monétisation prônée par les pouvoirs publics et des orientations du ministère des Finances dans le cadre de la réforme générale de la relation banque-entreprises au titre de la modernisation des différents instruments bancaires et financiers. La nouvelle carte prépayée offre de nombreux avantages en particulier en matière de sécurité. Elle évite aux usagers de la route, surtout lors de longues distances, de circuler avec de l'argent. Elle permet aussi un meilleur contrôle, soit la traçabilité aux entreprises. C'est-à-dire, et grâce aux tickets remis à la suite du remplissage de carburants, les responsables au niveau de ces entreprises peuvent gérer et contrôler au mieux les dépenses en carburants. La carte électronique offre également de gros avantages à Naftal en atténuant sensiblement la manipulation de l'argent en espèces au niveau des stations-service et réduira également et graduellement le recours aux tickets à crédit. La prise en charge de l'investissement de ce projet se fera par la BEA. Et Naftal lui versera une commission sur le montant des transactions acceptées sur son réseau stations-service en guise de rémunération de ses services. Les essais qui ont été faits en matière de démarrage, d'activation, de rechargement de cartes, de paiement électronique et de télécollecte en agence BEA ont eu des résultats positifs dans les deux stations-service pilotes, selon Naftal. Cette nouvelle prestation va permettre à la BEA de démarcher une clientèle composée de grandes entreprises en diversifiant davantage son offre. La nouvelle solution repose notamment sur la technologie EMV et ouvert aux réseaux internationaux Visa et/ou MasterCard. Il y a lieu de noter que l'introduction de la carte à puce ou carte prépayée devait être opérationnelle durant le deuxième semestre 2006 dans les 1.800 stations que gère Naftal cependant l'opération a traîné. La signature de la convention entre les deux partenaires a eu lieu en décembre 2004 à Alger en présence des ministres des Finances et de l'Energie, du PDG de Sonatrach, des PDG des banques et plusieurs responsables de filiales.