Ce qui n'était autrefois qu'une ancienne bourgade, aux basses maisonnettes en toub et aux ruelles étroites et sinueuses, accrochée aux flancs de l'une des collines du versant sud de l'Atlas saharien, Brézina subit depuis ces cinq dernières années une véritable mue. Le béton et la pierre de taille locale, soigneusement ciselée, détrône progressivement la glaise mélangée à la paille et pétrie par des mains calleuses. La ville du palmier dattier rompt avec un passé qui l'a confiné à un rôle de figurant. L'achèvement des travaux de bitumage de l'axe routier, long de 80 kilomètres, qui la relie au chef-lieu de la wilaya, lui a donné un grand coup de fouet en la hissant au rang de chef-lieu de daïra dont elle n'a pu assumer depuis le dernier découpage administratif. Un lycée de 1.000 places pédagogiques, deux CEM, six écoles primaires et un internat pour les enfants de nomades accueillent des élèves, autrefois habitués aux longs et onéreux déplacements. Même le secteur de la Santé, qui se résumait autrefois à une polyclinique usée par le temps et l'érosion, n'est pas resté en marge. Un établissement public hospitalier de proximité de 60 lits, remis à neuf et doté de tous les équipements adéquats, plus particulièrement en matière de gynécologie, est opérationnel depuis ces trois dernières années. Un programme de réhabilitation et de mise à niveau des différents quartiers de la ville (Khellef et le centre-ville) a été mené à terme. Quelque 900 familles ont pu ainsi bénéficier de l'aide de l'Etat pour la remise à neuf de leurs habitations qui menaçaient ruine ou en état de vétusté très avancé. Des opérations de réaménagement et de viabilisation urbaine ont été menées en parallèle dans le cadre de la restructuration du tissu urbain. Le bitumage, de 9 kilomètres, des rues ainsi que celui des places tire à sa fin, même s'il a fallu convaincre et indemniser certains propriétaires de vieilles habitations en tout et démêler ainsi l'écheveau de la nature juridique de certaines parcelles, source de litiges entre d'anciens propriétaires, originaires dès communes limitrophes. D'autres actions, destinées à l'épanouissement des jeunes, par le biais de la promotion des activités sportives et culturelles, ont été concrétisées par la réception récente de 6 stades de proximité, des aires de jeux,... d'une Maison de jeunes et d'une bibliothèque communale de 800 ouvrages. En plus de cet ensemble de projet de proximité, cette daïra vient de bénéficier, tout au début du trimestre écoulé de cette année, d'une enveloppe financière de 161.950.000,00 DA au titre du PCD/2009, affectée à 21 opérations. Cet épais matelas financier, ventilé entre les 3 communes, Brézina, Ghassoul et Kerakda, est destiné à l'extension des réseaux d'assainissement et d'AEP ainsi qu'à la viabilisation et à la réhabilitation de 15 quartiers à travers ces 3 communes. L'achèvement du projet de réalisation du tronçon routier long de 120 kilomètres, qui reliera Brézina à la ville de Metlili (W. de Ghardaïa) à travers le grand reg du sud-est, ainsi que celui qui la rattachera à la daïra d'El-Abiodh Sidi Cheikh sur 80 kilomètres à l'ouest et qui est en cours de réalisation, assureront sans aucun doute de réelles chances pour cette région à double vocation, touristique d'abord et agricole ensuite, pour s'arrimer définitivement au reste du peloton des autres daïrate de la wilaya, en attendant l'exploitation du périmètre agricole de Dhayet El-Bagra, d'une superficie de 2.000 hectares de terres arables et fertiles et qui, hélas, en dépit des efforts colossaux entrepris par les pouvoirs publics, pour la pose des canalisations d'eau, attend avec impatience des bras vigoureux et surtout des hommes décidés à travailler la terre. Le barrage de l'Arouya, de 120 millions de mètres cubes d'eau emmagasinée dans sa retenue, mérite bien d'être exploité et à bon escient.