Ironiquement, cette énergie dite nouvelle ne date pas d'hier, puisqu'on retrouve les premières traces de la conquête de l'énergie éolienne jusqu'en Perse antique, bien avant les moulins à vent parus au moyen âge aux Pays-Bas. Cependant, devant le lobi économique et énergétique, bon nombre des énergies propres a été rapidement délaissé pour se focaliser sur d'autres sources d'énergies conventionnelles, dites fossiles. Ainsi, l'industrialisation massive et le progrès technologique, gourmand en énergie, ont induit à un déséquilibre écologique sur le milieu naturel, causant un réchauffement climatique dû aux émissions des gaz à effet de serre. Et parce que ces sources d'énergies fossiles sont épuisables et limitées dans le temps, bon nombre de pays développés et en voie de développement, a été obligé de se rabattre sur des énergies plus propres, renouvelables et donc inépuisables. Citons l'Algérie qui a ratifié le Protocol de Kyoto, stipulant la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Bien que les hydrocarbures soient une aubaine pour notre pays, une conscience politique et sociale commence à faire surface, notamment par l'ouverture sur de nouvelles sources d'énergies, comme pour l'éolien qui n'est autre qu'une source dérivée du solaire. Cette énergie éolienne tout comme les autres sources d'énergies renouvelables ont connu un véritable essor sur le vieux continent, et bien que timidement, elles commencent à faire surface dans notre pays. Pour cela plusieurs travaux ont été menés, notamment par le Dr. Kasbadji Merzouk1 au niveau du CDER (Centre de Développement des Energies Renouvelables) en 2006, qui a évalué le gisement éolien algérien, en proposant entre autre, un atlas de la vitesse du vent et de la densité de puissance énergétique à 50m. Les résultats obtenus sont prometteurs et nous laissent optimistes à un réel avenir pour l'éolien, comme alternative aux autres énergies d'origine fossile, et pourraient être rehaussés en multipliant les mesures de la direction et de la vitesse du vent sur le territoire national. Cette énergie éolienne peut être directement injectée sur le réseau électrique ou bien utilisée pour entrainer une pompe de relevage d'eau, très favorable pour l'amélioration du cadre de vie dans les zones rurales, notamment en agriculture. Dans un domaine beaucoup plus approfondie, il est question de perspectives de production d'hydrogène par voie éolienne, sachant que c'est un gaz non toxique, dont la combustion est très énergétique, donc intéressante pour produire soit de la chaleur par combustion directe, ou bien de l'électricité dans les piles à combustibles, avec comme seul résidu de l'eau. Par ailleurs, l'impacte écologique d'un éventuel gisement éolien sera sujet d'une étude préalable. L'emplacement d'une ferme éolienne peut être le centre d'une controverse, mais cette dernière sera bien loin des conséquences que connaît le monde actuel, à savoir la fonte de la banquise, des gaz à effet de serre et des marées noires. Il faut savoir qu'on ne peut tourner le dos à soi-même sans faire face à sa propre négation. Dans le contexte actuel, il est question de défi énergétique, économique et écologique, il serait grand temps de faire partie de la solution plutôt que du problème, jusqu'à preuve du contraire, nos sources énergétiques proviennent du pétrole et du gaz naturel, mais jusqu'à quand ?... jusqu'à ce que nos générations futures nous qualifient de nonchalants ? Non merci ! ------------------------------------------------------------------------ * Post-graduant à l'Ecole doctorale en Energies Renouvelables (Urmer Tlemcen) 1 N. Kasbadji Merzouk, «Evaluation du gisement énergétique éolien. Contribution à la détermination du profil vertical de la vitesse du vent en Algérie», 2006.