Après la Coordination nationale des lycées techniques et technicums (CNLTT), c'était hier au tour du Syndicat national autonome des enseignants (Snapest) d'interpeller les candidats aux élections présidentielles. Le Snapest a adressé, à l'issue de la rencontre de son conseil national tenue le 30 mars au lycée Lotfi à Oran, un mémorandum pour exposer aux six postulants à la magistrature suprême les revendications socioprofessionnelles des travailleurs de l'Education nationale. L'application du régime indemnitaire, avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008, demeure parmi les revendications essentielles du Snapest. Meziane Meriane, coordinateur national du syndicat autonome, a d'ailleurs réitéré, lors d'un point de presse, l'attachement de son organisation syndicale à l'application du nouveau régime indemnitaire, avec comme date effet le 1er janvier 2008. Le conférencier n'a pas caché ses craintes que la date d'application du nouveau régime indemnitaire soit reportée par le gouvernement au 1er janvier 2009. «Nous rejetons toute prorogation de la date d'application du nouveau régime indemnitaire, quitte à mener une nouvelle bataille pour appuyer cette revendication», lâche le coordinateur national du Snapest. Une position largement partagée par les autres membres du conseil national du syndicat autonome. Le conférencier a tenu à dénoncer, à cette occasion, le calcul des deux primes, PRI (prime de rendement individuel) et IEP (indemnité de l'expérience professionnelle), en fonction de l'ancien salaire de base. «C'est une injustice qui n'a que trop duré», martèle-t-il. Même son de cloche chez les autres membres du conseil national. «Nous demandons au président de la République de tenir ses promesses», lance ce syndicaliste. Abordant la question des salaires, le Snapest place haut la barre en évoquant un salaire de base à 50.000 dinars. «Pour la consolidation de la cohésion sociale sérieusement ébranlée par l'augmentation inégale des salaires des fonctionnaires, un SMIG à 50.000 dinars ne fera que rendre espoir à des milliers de fonctionnaires», lit-on dans ce mémorandum. L'autre revendication du Snapest est «le retour à la formule du logement socio-éducatif» au profit des enseignants, tous paliers confondus, et en particulier dans les grandes villes et dans le sud du pays. Le syndicat revendique également plus de liberté aux fonctionnaires pour «l'exercice concret de leur droit syndical». Autre point soulevé par l'organisation syndicale est la lutte contre le phénomène de la violence scolaire qui prend de l'ampleur dans les écoles. Meziane Meriane recommande une sensibilisation de la société, accompagnée de mesures strictes pour endiguer ce fléau des établissements scolaires. «Nous devons prendre à la racine ce fléau. Il faut des sanctions lourdes pour maîtriser ce phénomène», conclut le même intervenant. Il a demandé à ce propos la tenue d'une journée d'étude en présence d'experts pour étudier les causes de la violence scolaire et essayer de trouver des solutions adéquates.