«La problématique de l'unité des peuples maghrébins en vigueur durant le XXe siècle demeure encore et toujours posée. L'union des peuples du Maghreb ne peut se limiter à la mise en place de mécanismes institutionnels, ne peut être réduite à une affaire de partis politiques ou de moyens d'information, elle s'inscrit d'abord dans une culture commune, riche et variée, respectant l'autre et mettant en valeur les principes d'égalité devant la loi et la justice ainsi que le respect des droits individuels», a dit en substance le Président de la République, dans son message adressé aux participants du 1Oe colloque sur la pensée de l'Imam Abdelhamid Benbadis qui s'est ouvert jeudi matin à l'université des sciences islamiques Emir Abdelkader de Constantine. Comme chaque année à l'occasion de la célébration de la journée du Savoir, «Youm el-Ilm», le 16 avril, le colloque national traditionnel, qui est organisé par la fondation Imam Abdelhamid Benbadis, occupe une place centrale dans le programme. Cet événement, qui se tient cette année sous le thème «L'unité maghrébine dans la pensée du Cheikh Abdelhamid Benbadis», a été inauguré par M. Boughazi Mohamed-Ali, conseiller à la Présidence de la République, représentant le Président de la République, en présence des autorités civiles et militaires de la wilaya, des membres de la fondation ainsi que d'une assistance nombreuse composée de personnalités scientifiques et d'étudiants. A cette occasion, M. Boughazi a lu un message du Président de la République dans lequel ce dernier met en exergue l'apport de la pensée badissienne dans la promotion de l'unité des peuples du Maghreb arabe, en soulignant notamment les positions de l'Imam pour défendre cette idée face aux tentatives de division du colonialisme, précisant que l'action de Benbadis s'alimentait des idées unitaires développées par Chakib Arslan et prônant l'unité du monde arabe. Parmi les passages significatifs du message, il est à noter son insistance sur les idées avancées de l'Imam qui n'hésitait pas à critiquer certaines méthodes pédagogiques en vogue à l'époque dans les universités Zitouna et Quaraouine et proposait des alternatives plus en rapport avec la marche de l'histoire. «La plupart des nations et des peuples reconnaissent aujourd'hui l'apport de la pensée maghrébine au développement humain», souligne le texte présidentiel. «Etre en phase avec le modernisme ne veut pas dire qu'il faut renier le passé en tentant de réduire l'importance de l'unité maghrébine, cette exigence de nos peuples qui découle de notre appartenance à une aire civilisationnelle commune, (...) et parce que la problématique de l'unité maghrébine posée durant tout le XXe siècle reste encore d'actualité. Puis s'adressant aux élites politiques, et aux intellectuels, il dira qu'il est du devoir de tous d'oeuvrer dans ce sens pour la réalisation de l'unité maghrébine. Prévu pour durer deux jours, jeudi et vendredi, le colloque a vu la présentation de 16 communications.