Une nouvelle liste de médicaments interdits à l'importation entrera en vigueur dès septembre prochain, a indiqué hier, M. Lounès Smathi, directeur de la Pharmacie au ministère de la Santé et de la réforme hospitalière. Interrogé en marge de la «5ème Rencontre internationale de pharmacie d'Alger» qui se déroule durant deux journées à l'hôtel El-Aurrassi, le responsable a fait savoir que la première liste établie il y a une année et qui concerne quelque 300 DCI (Dénomination commerciale internationale), dans le but de favoriser davantage la production nationale, sera portée à 700 ou 800 produits d'ici deux ou trois ans, pour atteindre le chiffre de 1.500 DCI dans le futur. Et de souligner que l'Etat a mis en place un comité de concertation pour ne pas commettre d'erreurs dans cette opération qui vise à développer la production locale pour diminuer de la facture d'importation des médicaments qui a atteint, l'année dernière, 1,5 milliard d'euros. Il soulignera en outre, d'après les prévisions du département de la Santé, qu'une trentaine de médicaments traitant le cancer seront produits en Algérie. «On trouvera les moyens pour amener les industriels à fabriquer ces produits», a déclaré le responsable au ministère de la Santé qui a salué la décision du gouvernement d'interdire l'importation des médicaments fabriqués dans notre pays, une décision motivée, fait-il remarquer, par le rapport établi par le ministère de la Santé. Lors de son allocution à l'occasion de l'ouverture de la rencontre des pharmaciens, le même responsable a déclaré que l'industrie du médicament en Algérie était face à un réel danger avant la décision d'interdire l'importation des médicaments produits localement. La nouvelle politique de libéralisation du médicament instaurée depuis 2008 a permis, a-t-il ajouté, à toutes les usines de tourner «d'une manière continue, 3X8», alors que par le passé, les mêmes usines ne tournaient qu'à hauteur de 30 %, s'est-il désolé. «Les étrangers ne nous feront pas de cadeaux», a-t-il lancé en indiquant que la protection du produit national est un succès et la production a littéralement explosé depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle loi. M. Smathi s'est félicité, par ailleurs, de l'existence aujourd'hui en Algérie, d'un laboratoire de contrôle de médicaments et de produits pharmaceutiques doté de quelque 200 techniciens. Grâce à ce laboratoire, a-t-il indiqué, des médicaments importés d'Asie notamment, et dont le fabricant n'existait même pas, ont été retirés. Le directeur de la Pharmacie au ministère de la Santé et de la réforme hospitalière a déclaré, en outre, que quelque 160 importateurs de médicaments ainsi que 80 producteurs nationaux sont aujourd'hui recensés par son département. Questionné sur la «marge bénéficiaire» dont se plaignent les pharmaciens d'officines, Lounès Smathi soutient que le problème est du ressort du ministère du Commerce. Il faut rappeler que la hausse de la marge bénéficiaire est l'une des principales revendications des pharmaciens. La marge est fixée à 20 % pour ce qui est de l'achat et 17 % pour la vente au moment où, les officines revendiquent des marges bénéficiaires conséquentes qui varient entre 35 et 40 %. 8.500 officines sont recensées à travers le territoire national, a fait savoir hier le directeur de la Pharmacie au niveau du ministère de la Santé. Ce dernier est convaincu que l'augmentation de la production locale est le meilleur moyen pour faire face à la «dépendance» en matière de médicaments importés.