L'industrie pharmaceutique doit être développée et l'Algérie doit réduire sa dépendance vis-à-vis de l'étranger, cet appel a été fait hier par le directeur de la pharmacie auprès du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Louanes Smathi. Ce dernier s'est exprimé en marge des cinquièmes rencontres internationales de pharmacie d'Alger, tenues à l'hôtel Aurassi. Ce même responsable a affirmé que "le ministère de la Santé est en train d'élaborer une liste de produits essentiels ; elle sera imposée aux industriels ; ces derniers devront donc fabriquer ces médicaments". D'après lui, "nous avons l'outil de production, l'objectif est d'aller vers un investissement réel". Dans ce même sillage, le même responsable a tenu à rassurer les éventuels producteurs que "tous les produits fabriqués seront protégés pour éviter le duplicata inutile". Aujourd'hui, 34% des besoins sont fabriqués, et seulement 15% des produits sont essentiels. Avec les nouvelles dispositions, "nous ambitionnons d'arriver en 2012 à au moins 65% de nos besoins et 50% en produits essentiels", a-t-il dit avant d'ajouter que le marché est réservé à la production nationale, tout le monde sera intéressé de développer cette industrie pour ne pas être doublé par l'importation. Pour le directeur de la pharmacie, 2009 est une année expérimentale ; d'ailleurs il n'a pas écarté le risque d'erreurs, où certains laboratoires, ayant pris l'engagement de produire, rencontreront des problèmes d'ordre technique liés, à titre d'exemple, à la rupture de la matière première. Mais pour cela, "nous avons pris la précaution de maintenir pour certains produits un pourcentage d'importation". Là où le produit ne satisfait que partiellement les besoins du marché, "nous avons décidé d'importer un stock stratégique de sécurité parce que, ce qui nous importe en premier lieu, c'est le malade. Notre priorité est de protéger le malade avant de protéger l'industriel". L'autre appel fait par le même responsable à l'encontre des industriels est de s'orienter vers une production nationale diversifiée et utile ; "nous sommes en train de les inciter à aller au-delà des produits déjà fabriqués localement" de sorte à passer de 330 DCI (domination commune internationale) qui sont fabriqués actuellement à 700 d'ici deux ans et 1500 DCI d'ici cinq années. Pour ce qui et des rencontres pharmaceutiques, ces dernières ont été marquées par l'allocution de M. Lotfi Benbahmed, président de l'Ordre des pharmaciens de la région d'Alger. Lors de son discours, ce dernier a évoqué les difficultés rencontrées par l'ensemble des pharmaciens, liées notamment à la concurrence de plus en plus rude dans le marché des médicaments. D'après lui, cette situation a conduit un certain nombre d'opérateurs malveillants à utiliser des techniques de promotion qui tiennent plus de pratiques commerciales douteuses sujettes à des sanctions. M. Benbahmed a souligné que "même si les témoignages et les plaintes répétées ont conduit le ministère de la Santé à faire un rappel à l'ordre, il est devenu essentiel de mieux encadrer la promotion médicale par une réglementation plus précise et mieux adaptée." A noter que l'ordre propose une mise en place d'une charte de la visite médicale en Algérie qui permettra une approche participative, didactique. Nassima Bensalem