L'Université du 20 Août 1955 à Skikda a été le théâtre d'une expulsion de 3 familles de la bâtisse qu'elles occupaient depuis l'année 1970, selon leur déclaration. Forts d'une décision de justice, les responsables de l'université passent à son exécution par huissier de justice. Cela ne s'est pas réalisé dans le calme, loin s'en faut, les membres des trois familles ont refusé dans un premier temps la libération d'un ancien atelier de l'ex-école régionale d'agriculture de Skikda, où le père décédé travaillait. L'endroit a été transformé en logement. Dans la journée de samedi, Mr. Manaa Ahmed, huissier de justice, conscient de la délicatesse de sa mission, a requis, les forces de l'ordre et des gendarmes en renfort ont été dépêchés pour l'assister. C'est ainsi que devant les étudiants qui regardaient la scène et ne comprenant pas comment en est-on arrivé là, les tentatives successives de déloger les occupants du genre de gourbi ont eu lieu dans une atmosphère poignante de pleurs et de cris des femmes. «Vive l'Algérie», «où allons nous ?». Cela ne dissuadera pas l'huissier, aidé par les gendarmes, de procéder à l'exécution de la décision de justice. Il aura fallu tout le doigté des représentants de l'ordre pour éviter tout dérapage et l'attente dura plus de 2 heures avant de voir les familles céder, la mort dans l'âme. Selon la lettre que ces dernières ont adressé au président de la République, elles ont effectivement été bénéficiaires de 3 logements à la cité Bouzaaroura (Fefila). Cependant, aucune décision, affirment les concernés, ne leur a été remise, et au moment de prendre possession de ces nouveaux logements, ils ont été surpris de les trouver déjà occupés par d'autres citoyens qui leur ont déclaré que les 3 logements sont leurs biens. Face à cette situation, ils revinrent réclamer auprès de l'administration de l'université qui leur recommanda de porter l'affaire devant la justice et de quitter les lieux qu'ils occupaient, alors que d'autrs occupants dans le même cas ont été relogés soit dans des logements de fonction de l'université pour 3 familles voisines ou bien dans les logements ruraux non loin de l'université pour d'autres et il ne leur a pas été demandé de quitter leurs logements actuels jusqu'à la fin de la réalisation des logements prévus à leur intention. L'huissier de justice, qui paraissait supporter tant bien que mal sa mission, restait néanmoins impassible. «La décision de justice doit être appliquée !». Néanmoins, il ne comprend pas pourquoi l'université n'a pas dépêché les agents nécessaires pour l'évacuation des affaires, ce qui a rendu sa tâche encore plus pénible face au courroux des habitants des lieux et pouvant être agressé à tout moment. En tout cas, les trois familles ont tout tenté afin d'éviter une fin aussi déplorable à une occupation qui date d'avant l'avènement de l'université. Une première nuit à la belle étoile avec tout ce que cela suppose comme problème pour les enfants scolarisés surtout...