L'accusé jugé hier par le tribunal criminel de Constantine faisait partie d'un groupe, constitué de 17 individus, qui avait semé la terreur durant les années 2001 et 2002 sur l'axe Benchergui-Béni H'midène, et dont les 16 autres membres du groupe ont été déjà condamnés, après leur arrestation le 27 mai 2002, à des peines allant jusqu'à 10 ans de prison. Jugé à l'époque par contumace, l'accusé qui comparaissait hier avait écopé, quant à lui, de 3 ans de prison ferme, mais le procureur a introduit un recours contre ce jugement. Près d'une vingtaine de familles ont été victimes des actes criminels commis par ces malfrats dont faisait partie l'accusé, qui attaquaient leurs victimes dans la nuit, la plupart ayant été surpris dans leur lit par ces individus portant des cagoules, armés de fusils de chasse (mahchoucha) et autres armes blanches. Extorsions de fonds et rackets étaient l'apanage de ces bandits qui se faisaient passer pour des terroristes. L'accusé reconnaîtra devant le tribunal criminel qu'il avait participé à des opérations de rackets ciblant deux habitations à la cité Benchergui, « sans utilisation d'arme à feu », devait-il préciser. Six victimes de ses méfaits étaient présentes hier au tribunal criminel pour apporter leurs témoignages et demander des dédommagements à la suite des pertes subies lors des opérations de rackets. Le représentant du ministère public a requis 20 ans de réclusion criminelle contre l'accusé, insistant sur la gravité des actes de grand banditisme commis sur une période de deux ans, qui ont jeté le trouble et l'inquiétude au sein de la population. Au bout de ses délibérations, le tribunal criminel condamnera l'accusé à 8 ans de prison ferme et 20 millions de centimes d'am- ende, lui accordant les circonstances atténuantes du fait qu'il s'est constitué prisonnier de son propre chef. Au bout du procès, l'accusé s'écroulera à terre en sanglots.