40 ans après le 1er Festival culturel panafricain qu'elle a organisé, l'Algérie s'apprête à relever le défi une 2ème fois. L'une des équipes des organisateurs, conduite par M. Ahmed Bedjaoui, a donné en présence des responsables de l'Union africaine et des diplomates algériens à Bruxelles, une conférence de presse qui annonce la teneur de l'événement. 49 pays seront représentés à Alger. Les organisateurs algériens du 2ème Festival culturel panafricain vivent avec une sérieuse peur au ventre : arriveront-ils a en faire un succès planétaire comme ce fût le cas du premier Festival organisé en 1969 à Alger ? 40 ans après la première édition, l'Algérie ose relever le défit une seconde fois. «L'Algérie a reçu mandat de l'Union africaine - UA - lors du Sommet d'Addis Abeba en Ethiopie de février 2008, pour l'organisation du festival, et depuis, l'Algérie s'est fait un honneur de le réussir aussi bien que celui de 1969», nous déclare Ahmed Bedjaoui, conseiller au ministère de la Culture pour le cinéma et l'audiovisuel. C'est dans une salle de l'hôtel Sheraton de Bruxelles que l'équipe technique en charge du programme cinéma et audiovisuel a présenté, mardi en fin de matinée, le 2ème Festival culturel panafricain et annoncé son ouverture à Alger, au soir du 4 juillet prochain. Salem Brahimi, Malik Aït Aoudia, Malek Ali Yahia et Chegui Kharoubi, oeuvrant tous dans le domaine du cinéma et de l'audiovisuel, sont intervenus dans le débat avec les journalistes accrédités à Bruxelles, pour préciser les objectifs et donner quelques chiffres et projets attendus du festival. Ainsi, on s'attend à plus de 5.000 participants qui ont confirmé leur participation. En plus du réaménagement des structures d'accueil traditionnelles, l'Algérie a bâti un nouveau «Village des artistes » d'une capacité de 2.500 places. Au soir du 4 juillet, 350 danseurs venus de toute l'Afrique ouvriront dans les rues d'Alger le défilé des chars et troupes artistiques. Si, en 1969, le premier Festival s'est tenu dans la conjoncture des mouvements de libération d'Afrique, et a été plus un appel à la liberté des peuples, celui de juillet prochain est placé «sous le signe de la renaissance de l'Afrique». A l'exception du Sahara Occidental qui vit sous occupation, toute l'Afrique est aujourd'hui libre et est engagée pour un autre combat, celui de la modernité et du développement économique et social. En juillet prochain, pas moins de 19 troupes de théâtre nationales se produiront sur les planches, alors que les organisateurs ont déjà lancé la traduction et la publication de 200 titres de la littérature africaine en langues arabe, française, anglaise et portugaise. Par ailleurs, 18 colloques et rencontres sont programmés pour aborder les sujets les plus variés de la vie politique, économique, sociale, historique... des relations inter-africaine et avec le reste du monde. Dans le domaine du cinéma, M. Ahmed Bedjaoui a déclaré que «12 cinéastes africains sont désignés pour réaliser des courts-métrages en rapport avec des aspects du festival» avant d'ajouter «qu'une aide de 500.000 euros sera attribuée au cinéma africain pour la réalisation de quatre longs-métrages». Enfin, des manifestations et des rencontres concernant la bande dessinée, patrimoine immatériel, les défilés de modes... etc. se tiendront tout au long du festival, jusqu'à sa clôture, le 20 juillet. Les scènes musicales célèbreront tous les genres musicaux, y compris le jazz, âme africaine par excellence. Ce ne sont là que quelques principales annonces parce qu'il faut rappeler que le festival se déroulera aussi dans d'autres villes du pays, telles que Oran, Annaba, Tizi Ouzou, Blida, Sidi Bel-Abbès... Après Bruxelles, Bejaoui et ses collègues se rendront à Paris pour une conférence similaire. «Pourquoi Bruxelles et Paris ? Parce que nous ne devons pas oublier la diaspora africaine vivant en Europe. Nous sommes venus les inviter, si vous le voulez bien», a répondu M. Bedjaoui. Manière aussi de dire que le Festival panafricain d'Alger est, également, destiné au reste du monde, tant il vise à promouvoir l'image de l'Afrique d'aujourd'hui. Celle d'un continent qui ne désespère pas de son avenir.