Dans un objectif de donner des solutions scientifiques aux problèmes du développement durable et de faire un stop aux importations d'aliments destinés à l'aquaculture développée dans les régions du Sud algérien, le Laboratoire de phytochimie et synthèse organique (LPSO) de l'université de Bechar en partenariat avec la Direction régionale de la pêche et des ressources halieutiques (DRPRH) de la wilaya de Bechar élaborent un projet de recherche sur l'aquaculture saharienne. Celui-ci porte plus particulièrement sur l'élaboration et la caractérisation physico-chimique de phytonutriment pour la Tilapia (poisson d'eau douce bien réussi en milieu aride), a-t-on appris du directeur du laboratoire, le Pr Cheriti Abdelkrim. Ce projet dont les travaux ont donné déjà des résultats satisfaisants consiste en la valorisation des déchets agroalimentaires et des plantes sahariennes pour la nutrition de Tilapia, ces déchets sont les alfas des dattes, les dérivés des palmiers et autres plantes dont la production est importante dans le Sud algérien et pratiquement jetés dans la nature, ce qui peut contribuer à l'allégement du coût d'importation d'alimentation pour l'aquaculture. Le laboratoire qu'on a visité dispose aujourd'hui des aquariums dont des centaines de trois variétés de poisson sont suivies et contrôlées et alimentées par la nouvelle formule de nutrition basée sur les produits locaux développés dans le laboratoire LPSO de l'université de Bechar. Le LPSO est un laboratoire de recherche agréé depuis l'an 2000 par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, dirigé par le professeur Abdelkrim Cheriti et composé de cinq équipes de recherche multidisciplinaires dont la mission primordiale est la valorisation et la recherche des substances bioactives des ressources naturelles sahariennes (chimie, biologie, environnement). Les travaux développés s'articulent autour des plantes médicinales sahariennes: ethnopharmacologie, phytochimie, évaluation biologique, biosorption et la recherche des inhibiteurs naturels des calculs urinaires. En plus de ses activités, le LPSO développe actuellement des techniques de synthèse chimique et analytique pour l'obtention des molécules à intérêt pharmaceutique et contribue à l'encadrement de thèses de Doctorat, Magister, LMD, Master et projets de fin d'études (ingéniorat en chimie pharmaceutique). Plusieurs axes de recherche sont développés par le laboratoire LPSO autour de projets de recherche et des coopérations avec des laboratoires étrangers et nationaux. Les plantes dans la région du sud-ouest de l'Algérie ont connu ces dernières années une connaissance mondiale grâce à leur valorisation par les travaux du laboratoire qui ont fait l'objet de plusieurs publications dans des revues de renommée internationale comme la fameuse plante utilisée depuis des centaines d'années par les habitants du Sud-Ouest, Oumelbina. Ceci a donné lieu à la participation à des rencontres scientifiques internationales et nationales. Le LPSO envisage de participer à la mise en dynamique du réseau algérien de phytochimie et substances bioactives (ReAlPhytoChem), contribuant ainsi à l'activité et à la vie scientifiques du pays par la valorisation des résultats de recherche en rapprochant l'université à l'industrie.