Le littoral continue de subir de fortes pressions à cause des phénomènes de concentration de la population et d'urbanisation incontrôlée, auxquels il faut ajouter l'implantation anarchique des différentes activités économiques et industrielles, ainsi que les pollutions des eaux marines. Plusieurs mesures ont été prises par l'Etat pour la protection et la revalorisation du littoral. Pour atteindre ces objectifs et faire face à toute menace de pollution, il est institué, d'une part, un cadre durable de protection du littoral à travers le plan d'aménagement côtier (PAC) et de la mise en oeuvre, d'autre part, d'un instrument adapté constitué par le système « Tell-Bahr » de prévention et de lutte contre les pollutions marines. Dans ce contexte, la salle hémicycle de la wilaya d'Oran a abrité hier, une journée de présentation de la 2ème mission du mode opératoire de mise en oeuvre des plans d'action d'aménagement côtiers d'Oran, Mostaganem, Aïn Témouchent et de Tlemcen qui est l'élaboration des fiches techniques détaillées avec évaluation financière par thématique. Le mode opératoire consiste en la réalisation de projets concrets exprimant la formulation et la mise en oeuvre de politiques et stratégies nationales en matière de préservation et d'aménagement côtiers. L'objectif de cette rencontre, organisée par le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'environnement et du tourisme qui a regroupé les représentants de tous les secteurs concernés était de mettre en débat le rapport de la 2ème mission et d'apporter des compléments et un enrichissement aux travaux conduits. Selon Mme Teréza, représentante du bureau d'études portugais (DHV/FBO) chargé d'élaborer cette étude, 28 projets ont été retenus pour Oran, 14 pour Mostaganem, 11 pour Tlemcen et 6 pour Aïn Témouchent pour un coût financier global estimé a 90 milliards de dinars, retenu par l'étude. Pour Oran, l'étude propose la réhabilitation de la zone humide Dhaya Morsli (Sebkha) sur une superficie de 150 hectares, la dépollution du site, l'éradication des décharges et l'aménagement d'un parc de loisir, la fixation des dunes sur une superficie de 50 hectares au niveau des plages de Mers El-Hadjadj et Aïn El-Turck, la réalisation d'un musée marin vivant et d'un centre d'aquaculture, l'élaboration d'un inventaire des sites historiques, la rénovation du complexe les Andalouses, l'aménagements de la plage de Cap Falcon, la réalisation d'un port de pêche et la rénovation d'un garage à bateau, entre autres. Commentant l'exposé fait par le bureau d'études, les intervenants étaient unanimes que la présentation était succincte et présentait des lacunes, un avis partagé par le wali d'Oran qui a demandé à la représentante du bureau d'études de faire, prochainement, une autre présentation plus détaillée. Le représentant du ministère de la Pêche a souligné que l'étude n'a pas prévu d'importantes actions pour le secteur de la pêche et a suggéré de revoir les propositions avec les comités de wilaya. De son côté, le directeur de l'Urbanisme et de la construction de la wilaya d'Oran a estimé que l'étude n'a pas évoqué la zone Oran-Est, notamment les plages de Aïn Franine et la côte d'Arzew qui constituent elles aussi un important pôle. Pour le représentant de la Conservation des forêts, à l'exception de la Dahya Morsli, l'étude n'a pas touché toute les zones humides que compte la wilaya. D'autres réserves ont été émises par d'autres secteurs. Notons que l'étude porte sur cinq missions, à savoir l'analyse des plans d'action, des plans d'aménagement côtiers et hiérarchisation des actions et échéancier de mise en oeuvre, élaboration des fiches techniques détaillées avec évaluation financière par thématique, élaboration du cahier des charges par projet identifié, élaboration du protocole de mise en oeuvre du projet et, enfin, l'élaboration de dossier d'appel d'offres par projet, analyse et évaluation des offres. Le souci est d'intégrer la gestion durable des ressources dans le développement économique stable. Un souci qui doit être au centre des efforts à déployer à l'échelle nationale. Pour ce faire, il est nécessaire d'adopter des modes de gestion intégrée du littoral, qui impliquent l'ensemble de acteurs et une vaste gamme d'instruments de planification côtière de gestion quotidienne des ressources. Le plan d'aménagement côtier est l'un des instruments d'intervention et de gestion du littoral.