Il était 8 heures du matin hier, lorsque les forces de l'ordre, en présence d'un huissier de justice, se sont mobilisées devant l'immeuble de la rue Aroumia, situé au quartier de Ghoualem (ex- Medioni) pour l'expulsion de cinq familles locataires depuis plusieurs décennies dans cette bâtisse, sur les vingt que compte l'habitation. Les 15 autres familles suivront, apprend-on sur place, après que la justice aura statué sur leur cas. Venues pour l'exécution d'un jugement de justice prononcé à l'encontre de ces familles, les forces de l'ordre ont dû faire face à une ferme contestation de la part des locataires qui ont refusé avec force de quitter les lieux. Les esprits étaient déchaînés, hier matin, dans le quartier de Medioni et la colère était à son summum, avec le risque que la situation ne dégénère qui planait sur les lieux. Ces habitants étaient dans tous leurs états de se voir « chassés » de leurs maisons pour se retrouver dans la rue. Des femmes, des hommes, des jeunes et des enfants étaient devant la porte de l'immeuble, guettant tout mouvement des forces de l'ordre. Un moment de panique et un climat tendu ont régné durant plus de deux heures au quartier, sans toutefois persuader les locataires à sortir de leurs maisons. «Nous refusons de quitter nos maisons. Nous n'avons pas où aller et le propriétaire de l'immeuble ne nous a pas indemnisés », criaient toutes les femmes à l'intérieur de cette bâtisse. Ces dernières avaient du mal à maîtriser leur colère et étaient déterminées à ériger des tentes devant l'immeuble si le jugement d'expulsion devait être exécuté. D'autres jeunes ont menacé d'user de tous les moyens pour préserver leurs toits. « Nous n'avons pas squatté les lieux », ne cessaient-ils de répéter à haute voix, et « nous ne comprenons pas pourquoi le propriétaire veut nous expulser sans une indemnisation ». Devant le mouvement de protestation des locataires, l'expulsion des locataires a été ajournée et un délai de trois jours a été accordé aux cinq familles pour libérer les lieux. Même devant cet ultimatum, les contestataires sont déterminés à maintenir la pression et à défendre, disent-ils, leurs droits.