L'Algérie vit depuis 2008 un grave déséquilibre dans sa balance des payements conséquemment aux effets de la crise financière mondiale sur l'ensemble des économies nationales. Le gouvernement tente d'y apporter des correctifs en initiant de nouvelles mesures Cette affirmation a été faite par le ministre des Affaires étrangères lors du Conseil d'association tenu le 16 juin dernier au Luxembourg. Mourad Medelci a fait part aux Européens de ce déséquilibre financier national pour justifier les récentes mesures relatives à l'investissement étranger. Mesures qu'il a qualifiées justement de «conjoncturelles». Au ministère des Finances on ne dément pas cette information. «On est dans une situation de forte croissance d'importation en effet, puisqu'en 2007 nos importations ont atteint 25,7 milliards de dollars alors qu'en 2008 elles ont augmenté jusqu'à 39 milliards de dollars», nous dit-t-on au niveau des Finances. La précision est que notre commerce «est en général opéré avec l'Union européenne». Simultanément à cette hausse du volume des importations, l'on observe une baisse des revenus pétroliers. Il est fait état auprès du ministère de l'Energie et des Mines d'une division par deux de ces revenus. Si en 2008 l'Algérie a engrangé plus de 80 milliards de dollars de revenus pétroliers, en 2009 elle ne pourra avoir qu'à peine 40 milliards de dollars. La loi de finances complémentaire est élaborée cette fois-ci pour tenter de trouver un juste équilibre entre importations et exportations, voire même diminuer les importations d'une manière importante. Il est donc attendu en premier une hausse de la taxe automobile. Au ministère des Finances on refuse de s'étaler sur la question gardant la primeur au Conseil des ministres. On tient cependant à souligner que l'imposition de cette taxe a fait bénéficier l'Algérie d'une réduction des importations des véhicules que l'on observe en mai 2009 par rapport à la même période 2008. Il y a eu aussi par conséquent l'augmentation des revenus de l'Etat que l'on dit «réserver pour le soutien des prix des transports en commun». L'on affirme, satisfait, que cette taxe sur les véhicules a poussé certains investisseurs à se décider à venir produire l'automobile en Algérie. «Nous sommes sûrs que ces investisseurs viendront incessamment», affirme-t-on auprès du ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement. Cette catégorie d'investisseurs sera en évidence, précise-t-on, exempte de la taxe en question. Toujours dans le but de corriger ce déséquilibre dans la balance des payements, la loi de finances complémentaire contiendra, selon des sources sûres, d'importants avantages qui profiteront aux investisseurs locaux nationaux. «Tous ceux qui produisent localement bénéficieront d'une suppression d'un certain nombre de taxes parce que nous tenons à accorder ces avantages au bénéfice de l'action nationale productive», nous dit-on auprès des Finances. C'est ce qu'on appelle «éléments de régulation de l'affaire des importations». On exclut, par ailleurs, l'introduction de nouvelles taxes qui risqueraient de provoquer un effet boule de neige au sein du marché. Mais on avertit que la diminution recherchée des importations donnera inévitablement une diminution de l'offre qui elle générerait une hausse des prix. Pour éviter que le déséquilibre financier ne s'aggrave davantage, les concepteurs de la loi de finances estiment «qu'elle n'est plus ce texte d'écritures budgétaires et d'inscriptions fiscales comme elle l'a été, mais elle est aujourd'hui devenue un outil de politique économique favorisant l'investissement notamment national». Nos sources notent que «on a aussi un bon matelas de réserves de change qui nous permettra d'amortir le choc de cette crise financière». La loi de finances complémentaire pour 2009 sera examinée lors d'un Conseil des ministres que l'on dit se tenir probablement avant la fin du mois en cours.