Dans le monde, la grippe A reste plus menaçante que jamais. Le virus de la grippe porcine se propage à une vitesse «sans précédent» par rapport à d'autres épidémies, a indiqué hier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a décidé de cesser de donner des bilans de l'évolution de la pandémie. Le dernier bilan publié lundi dernier par l'OMS fait état de 94.512 personnes contaminées dans 136 pays et 429 morts. Les pays les plus touchés, avec plus de 7.000 cas, sont les Etats-Unis (23.902 cas, 170 mortels), le Mexique (10.262 cas, 119 mortels), le Canada (plus de 9.429 cas, 37 mortels), le Chili (7.376 cas, 14 mortels) et le Royaume-Uni (9.718 cas, 14 mortels). Le Royaume-Uni a revu à la hausse le nombre de morts à 29, jeudi. D'autres pays sont aussi gravement touchés, comme l'Argentine par exemple (2.800 cas, 60 morts). Au total, l80 morts sont déjà recensés en Amérique du Sud, 2 nouveaux cas mortels étant venus s'ajouter lundi en Colombie. Le virus pandémique A(H1N1) 2009 «se répand au niveau international à une vitesse sans précédent», a averti l'OMS. «Lors des pandémies dans le passé, il a fallu plus de six mois aux virus grippaux pour se propager aussi largement que l'a fait le nouveau virus H1N1 en moins de six semaines», s'alarme l'organisation dans une note publiée hier, sur son site internet. Cependant, l'OMS a relevé «le caractère bénin des symptômes pour l'écrasante majorité des patients, qui se rétablissent généralement, même sans traitement médical, en une semaine après l'apparition des premiers symptômes». «En outre, le comptage des cas individuels n'est plus essentiel (dans les pays les plus affectés) pour suivre le niveau ou la nature du risque posé par le virus pandémique» ou encore pour donner des indications sur la meilleure réponse à apporter à la maladie, a ajouté l'organisation. L'OMS se bornera à fournir des informations uniquement sur les pays nouvellement affectés, explique l'organisation. «L'OMS va continuer de demander à ces pays de communiquer les premiers cas confirmés et, dans la mesure du possible, fournir chaque semaine des chiffres et des descriptions épidémiologiques des nouveaux cas», selon la note. L'organisation a demandé aux pays affectés de «suivre de près des événements inhabituels» comme par exemple des contaminations graves ou fatales au sein de groupes de population, ou des symptômes inhabituels qui pourraient signaler une aggravation de la dangerosité du virus. Dans certains pays, l'analyse systématique des cas suspects «mobilise la plus grande part des capacités des laboratoires», ne laissant que peu de marge de manoeuvre «pour le suivi et les enquêtes sur les cas graves et les événements exceptionnels», a fait valoir l'OMS pour justifier sa décision de ne plus communiquer de statistiques globales. Sur le plan économique, le cabinet britannique Oxford Economics a prévenu, hier, que la pandémie de grippe porcine pourrait saper les chances d'une reprise de l'économie planétaire cet automne et la plonger dans une phase de déflation. Ce cabinet, lié à la célèbre université anglaise d'Oxford, dit avoir extrapolé les conséquences économiques potentielles de la grippe porcine à partir des précédentes épidémies grippales et de celle du SRAS, la pneumonie atypique, qui avait éclaté en Asie en 2003. A rappeler que l'Algérie a enregistré son neuvième cas de grippe porcine (A/H1N1), selon le ministère de la Santé. Les services du laboratoire de référence de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) ont confirmé mercredi ce cas : il s'agit d'une femme de 27 ans, résidant à Constantine, proche parente du huitième cas confirmé lundi. Les huit premiers cas de grippe porcine ont été diagnostiqués sur des personnes de retour de l'étranger. Ce nouveau cas porte à neuf le nombre de personnes infectées en Algérie, depuis la confirmation du premier cas le 20 juin, sur un total de 120 cas suspects de grippe A(H1N1) répertoriés depuis la mise en place du dispositif de prévention et de lutte contre le virus, en avril dernier. Le dispositif de surveillance est toujours en veille. 31 postes sentinelles de surveillance ont été installés dans des structures publiques à travers 29 wilayas du pays, selon le ministère de la Santé. D'autres mesures sont aussi prises afin de sensibiliser et d'informer le public sur la nécessité de se prémunir de ce virus afin d'éviter la contamination. Le ministère de la Santé demande d'appliquer certaines règles de précautions : lavage soigneux et régulier des mains et aération des pièces dans lesquelles vous séjournez, pas de contact avec les personnes malades, consulter un médecin en cas de fièvre ou de symptômes grippaux (courbatures, douleurs musculaires). Tout touriste, rentrant de l'étranger, développant ces symptômes doit prendre contact avec les centres de soins. Autre recommandation : utilisation des mouchoirs jetables pour se moucher, éternuer ou tousser. Le ministère assure que toute évolution de la situation épidémiologique sera portée à la connaissance du public et rappelant qu'un numéro vert (3030) est mis à la disposition du public. Par ailleurs, il est à signaler que les Algériens qui envisagent de partir pour le Hadj et la Omra, cette année, pourront se rendre en Arabie saoudite malgré la propagation du virus H1N1 dans le royaume, a annoncé le ministère des Affaires religieuses.
