Des chiffres extrêmement éloquents ont été présentés hier par le Président-directeur général de la Banque extérieure d'Algérie (BEA), Loukal Mohamed, à l'occasion d'une conférence de presse animée à Alger. «Les performances commerciales et financières » pour l'année 2008 ne sont pas le fait du hasard, s'en félicite le P-DG de la BEA, qui explique que cela est le fruit d'un travail engagé depuis plusieurs années. Sur le plan financier, le bilan total est en hausse de 12 % par rapport à l'année 2007, atteignant ainsi quelque 2.379 milliards de DA (33,424 milliards de dollars), avec une augmentation en valeur ajoutée de l'ordre de 263 milliards de DA, plaçant à la lumière de ces chiffres la BEA en première position aussi bien en Algérie qu'à l'échelle maghrébine, voire même africaine. Mieux, au moment où de grands groupes financiers dans le monde font appel à l'Etat pour leur éviter la « banqueroute », la BEA a fait, durant l'année écoulée, un retour sur investissement sur fonds propres de l'ordre de 25 % si on se fie au bilan présenté hier, et approuvé par l'assemblée générale des actionnaires de cette banque, le 21 juillet dernier, sur la base de documents financiers certifiés par le collège des commissaires aux comptes. Les bénéfices nets sont en progression de 35 % par rapport à l'année 2007, a déclaré M. Loukal qui souligne qu'ils ont atteint 22,4 milliards de DA (314 millions de dollars), alors qu'en 2003, ils n'étaient que de 511 millions de DA. «La BEA est un bailleur de fonds important à l'échelle nationale, mais est devenue aussi un concurrent à l'étranger », poursuit le conférencier qui rappellera que la banque qu'il dirige dispose de trois filiales notamment en France, en Angleterre et au Moyen-Orient. La BEA serait même en train de finaliser un projet de partenariat avec une institution en vue sur la scène internationale pour la création, en Algérie, de deux sociétés qui seraient spécialisées dans le leasing et le capital investissement, et destinées à appuyer les PME/PMI.. Le responsable de la BEA n'a pas voulu avancer de nom mais assure, cependant, que ce projet verra le jour dès la prochaine rentrée sociale. M. Loukal annoncera également que la BEA va se lancer dans la bancassurance dès septembre prochain avec un autre partenaire étranger. Sur le plan commercial, le premier responsable de la BEA a indiqué que les crédits accordés durant 2008 s'élèvent à 866 milliards de DA, soit une progression de 28 % et avec une augmentation de 189 milliards de DA par rapport à 2007, et une forte pénétration du secteur de la PME/PMI. Durant les trois derniers exercices, les crédits à l'économie ont connu une évolution de 130 % soit, en valeur absolue, une enveloppe de près de 500 milliards de DA, note Mohamed Loukal, qui ajoute qu'au 31 décembre 2008, la répartition des financements par secteur juridique est partagée entre le secteur public (71 %), le secteur privé (26 %) et les particuliers (3 %). Concernant le commerce extérieur, le bilan présenté, hier, fait valoir le « leadership » de la BEA sur le marché avec 17,7 % de parts des importations et 92 % des exportations. Les rapatriements réalisés par le canal de la BEA durant l'année 2008 au titre des recettes des hydrocarbures sont évalués à 74,8 milliards de dollars. 22 milliards de DA à récupérer Par ailleurs, interrogé sur les créances détenues par la BEA auprès de certains « clients indélicats », le conférencier a indiqué qu'il existe au niveau de sa banque 11 dossiers représentant 22 milliards de DA. Il soulignera que des actions sont engagées et chaque année des recouvrements sont effectués soit à l'amiable soit par le canal du contentieux, comprendre par là des actions en justice. Le P-DG de la BEA estime, en outre, à 50,7 milliards de DA des « créances non performantes » et antérieures.