Le Ramadhan s'annonce très «chaud» pour les petites bourses. La flambée traditionnelle des prix des fruits et légumes menace lourdement, avant même le début du mois sacré, les budgets déjà maigres des ménagères. La mercuriale affiche ces derniers jours des prix douloureusement élevés. «Le Ramadhan censé être le mois de piété et de tolérance est aujourd'hui synonyme de tous les excès», lâche, avec désarroi, ce père de famille à sa sortie du marché de M'dina Jdida. Comme chaque année, rares sont les commerçants qui résistent à la tentation du gain facile, les consommateurs, quant à eux, doivent prendre leur mal en patience en attendant des jours meilleurs. Au-delà de leurs 760 dinars le kilo, voire plus, les viandes rouges ne décollèrent pas. Les viandes congelées donnent du froid avec des prix oscillant entre 460 et 480 dinars le kilo. Les viandes blanches n'ont de blanc que la couleur, le kilo de poulet est proposé à partir de 340 dinars et celui de dinde à partir de 400 dinars. Les légumes voient également leurs prix prendre l'ascenseur. Le prix de la pomme de terre s'aventure doucement au-delà des 45 dinars donnant des sueurs froides aux ménagères. La tomate, de bonne qualité, fait rougir avec son prix de 80 dinars, voire davantage. Les poivrons et la courgette à 80 dinars. Les oignons font pleurer à chaudes larmes les petites bourses. Dans les marchés de quartiers à Oran, là où vous dirigez la tête les prix flambent. Et même les pruneaux, appréciés durant le Ramadhan, ont pris une centaine de dinars de plus. Les prix des prunes séchées de bonne qualité ont sauté à 400 dinars, elles coûtaient seulement 300 dinars le kilo il y a quelques jours. Les commerçants interrogés accusent l'absence de régulation dans l'approvisionnement du marché d'être à l'origine de cette frénésie des prix. «A chaque fois ils nous sortent cet argument qui ne peut même pas convaincre un enfant. Comment peut-on expliquer qu'à chaque Ramadhan les prix flambent soudainement ?», s'interroge ce citoyen apparemment dépité. Il y a lieu de noter que le gouvernement a annoncé la mise en place pour ce mois sacré d'un système de régulation pour prévenir la frénésie des prix de la mercuriale. Selon le ministère de l'Agriculture, ce dispositif concerne le stockage de grandes quantités de produits agricoles de large consommation ainsi que des viandes rouges et blanches dans le but de réguler le marché. Pour le pauvre citoyen, ces promesses récurrentes ne sont en réalité que des paroles sans suite.