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Loi de finances complémentaire pour 2009: Les clarifications de Djoudi font débat
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 16 - 08 - 2009

«L'obligation du paiement des importations par le seul crédit documentaire est faite pour protéger beaucoup plus l'exportateur, parce que l'importateur doit payer bien plus !».
Les clarifications apportées par le ministre des Finances aux dispositions de la loi de finances complémentaire pour 2009 n'ont pas convaincu grand monde. Les banquiers sont en tout cas les premiers à réagir à ce sujet. «Le ministre n'a rien inventé, ça ne nous avance pas à grand-chose,» disent-ils à propos de l'interview que Karim Djoudi a accordée mercredi dernier à l'APS.
On en vient au crédit documentaire (CREDOC) ou, comme l'appellent les banquiers, lettre documentaire (LC), retenu comme seul mode de paiement des opérations de commerce extérieur. Ils ont nombreux à démentir le fait, comme souligné par le ministre des Finances, que les transferts libres sont plus répandus. «Qu'il nous donne ses statistiques. Il ne suffit pas de le soutenir pour le prouver. Les transferts libres ne constituent pas le mode de paiement le plus courant chez nous parce que, d'abord, ce sont des petits montants, ceux de gros montants sont rares». Ils affirment qu'«en plus, la qualité du produit que le ministre pense assurer en évitant le recours à ce mode de paiement, n'a rien à voir avec ça, ce sont des affirmations trompeuses. Mieux, on ne voit pas le rapport avec le CREDOC et la traçabilité, le suivi et l'évaluation de la transaction. Surtout quand on sait que l'obligation de payer par le CREDOC ou la LC est faite pour sécuriser l'exportateur, l'importateur lui doit payer bien plus. Par contre, la remise documentaire qu'il a annulée est, elle, un bon mode de paiement : elle garantit des avantages pour ce qui est de la traçabilité de la transaction et elle coûte moins cher pour l'importateur, même s'il est vrai qu'elle sécurise bien moins l'exportateur. A ce compte-là, il faudrait savoir ce que veut le gouvernement, protéger l'importateur national ou l'exportateur étranger ?».
Nos interlocuteurs attestent que «le CREDOC a permis les grandes escroqueries en matière de transactions commerciales». Ils rappellent l'affaire de la défunte «ONACO et de l'importation de quelques bateaux de sucre qui n'ont jamais été reçus». Quand le ministre soutient que «ce sont des conditions conformes aux intérêts de l'économie nationale», les opérateurs répondent que «c'est un discours démagogique qui n'explique pas ce choix». Il lui suggère de dire «exactement ce qu'il y a derrière, on pourrait comprendre...». Leur interrogation urgente est de savoir «si nous devons payer par le LC les importations de services ?
Ils font remarquer que «de tout temps et dans tous les pays du monde, l'importation des services se fait par les transferts libres. On ne sait plus quoi faire». Les investisseurs demandent à Djoudi par la même occasion de leur expliquer «économiquement ce que voudrait dire dégager une balance devise excédentaire pour toute la durée de vie d'un projet».
«Les avantages ne sont pas des incitations d'ordre fondamental»
Le ministre des Finances avait placé dans cet entretien comme «enjeu majeur» la création de l'emploi permanent par le privé conséquemment aux investissements qu'il entreprendrait de réaliser localement. Les banquiers privés estiment que «l'investissement n'a jamais été une affaire de diminution des charges patronales ou d'avantages fiscaux. Il dépend, en premier, du marché mais aussi des procédures à suivre et des obstacles qu'on rencontre». Les avantages ne sont pas considérés ainsi comme des incitations à l'investissement d'ordre fondamental. L'on s'interroge nécessairement sur «la fiabilité et la crédibilité du cadre juridique, des procédures et de ce fameux guichet unique qui, en réalité, n'a jamais existé. Tout le monde sait que c'est le véritable parcours du combattant. La bureaucratie continue à faire des ravages, et ça aussi tout le monde le sait. Ils ont le chic de rajouter une contrainte, celle de passer par le Conseil national de l'investissement pour tout projet».
Les mêmes remarques sont faites par les banquiers lorsque le ministre des Finances justifie les dispositions de la LFC par le fait du souci des pouvoirs publics de diminuer les importations et d'encourager la production. «On nous fait tellement courir qu'on abandonne», soutient un homme d'affaires. «Vous n'avez qu'à voir des étrangers qui vendent en Algérie : ils s'installent ailleurs pour investir, les choses sont plus simples et pérennes», lance un banquier.
Le ministre des Finances reconnaît lui-même que les importations des biens d'équipement ont enregistré une augmentation durant le premier semestre 2009, laquelle, a-t-il dit, «traduit une demande soutenue d'équipements importés dans le cadre de l'investissement privé et public». «Alors, s'il dit que les importations des biens alimentaires ont diminué sur cette période, le volume global des importations est resté le même puisque celles de l'équipement ont augmenté et les importations des services aussi puisqu'elles doivent être proportionnelles à ce qui a été réalisé comme projets. Trouvez-vous donc une logique à ces dispositions et à ses réponses ?», s'interrogent nos interlocuteurs.
Djoudi a, pour rappel, assuré que «les importations nécessitées par les actions de développement se poursuivront dans un cadre mieux régulé». La réaction des hommes d'affaires est spontanée. «Soit il doit, pour cela, rectifier des tracés de projets, soit alors il va en supprimer un certain nombre», disent-ils, en ajoutant non sans rire : «en attendant que le pays commence à produire des équipements, puisque le ministre est persuadé qu'il va booster la production en pénalisant les consommateurs».
Ce qui amène à évoquer la suppression du crédit à la consommation dûment décidée par la LFC. «Il faut rappeler que la première banque qui a fait le crédit véhicule, c'est la CNEP, qui est par essence la banque des ménages. Et à l'arrivée de BNP Paribas et de la Société Générale, ce même gouvernement a interdit à la CNEP de faire le crédit véhicule pour le céder en entier à ces deux banques françaises, pour crier aujourd'hui au gain facile, à l'augmentation des importations de véhicules et au surendettement des ménages ! Qu'on sache une fois pour toutes ce que veut le gouvernement, avant de changer d'option à chaque fois qu'il en a envie, sans aucune connaissance de ce qui se passe sur le terrain», s'acharnent à dire nos interlocuteurs.
«Le ministre n'a rien inventé»
Pour ce qui est d'un éventuel surendettement des ménages, les banquiers rétorquent sans ambages «faux ! Il y a une disposition légale qui nous interdit de faire rembourser les ménages sur un niveau dépassant 30% du salaire mensuel. L'Etat aurait dû peut-être diminuer cette marge pour sécuriser davantage les ménages, ceci toujours en nous obligeant, nous banquiers, à ne pas leur exiger des remboursements dépassant un seuil qui mettrait en péril leur équilibre budgétaire mensuel. Là, on aurait compris. Mais de là à le supprimer pour favoriser à terme, comme a dit le ministre, l'installation de l'investissement en Algérie aux dépens de l'importation, c'est de la pure démagogie parce qu'en attendant, les ménages continueront à souffrir le calvaire des transports». Pour eux, «l'endettement se règle d'une autre manière, pourquoi donc redescendre au niveau de la banque ?!?».
La taxe sur la téléphonie mobile fait réagir plus d'un du secteur. «Est-ce véritablement l'imposition de 5% supplémentaires qui permettra, comme dit le ministre, une grande traçabilité de ces opérations ? Mais les opérateurs sont déjà taxés, pourquoi faut-il d'autres taxes pour l'administration fiscale pour faire son travail de traçabilité ?». Djoudi doit savoir au passage qu'un spot publicitaire sur la télévision nationale fait savoir que c'est en réalité la clientèle qui paie une taxe supplémentaire et pas seulement l'opérateur.
La réponse du ministre à propos de la suppression de la procuration pour tout dédouanement de marchandises importées et la possibilité pour les patrons des sociétés importatrices de déléguer un de leurs employés, fait rire nos interlocuteurs. «Mais c'était comme ça avant, le ministre n'a rien inventé ! Pourquoi donc avoir introduit une telle disposition dans la LFC ? On voit qu'ils font n'importe quoi ! Et quand ils se trompent, ils disent n'importe quoi !».
Les hommes d'affaires suggèrent qu'il faudrait «songer à éviter le faux au niveau du registre du commerce. Il doit y avoir de sacrés problèmes puisque les responsables opèrent, tous les deux ans, un assainissement de leurs listes, mais on découvre toujours qu'il y a du trafic. Il y a certainement des complicités quelque part qui permettent de faire dans et avec le faux».
Lorsque Djoudi parle des banques et qualifie le pays de «marché qui est fortement liquide», les banquiers tiennent à corriger : «Ce sont les banques publiques qui ont des surliquidités parce qu'elles ont un problème d'utilisation de l'argent qu'elles ont qui se compte en milliards de dinars. Les banques privées financent l'économie, elles ont donc bien moins de liquidités». Interrogés sur le nouveau week-end, les banquiers affirment que «rien n'a changé pour nous, nous gardons le vendredi et le samedi comme journées de repos. Sauf qu'on travaillait le jeudi pour permettre aux clients de régler leurs affaires chez nous. Ils ne peuvent plus le faire sans s'absenter de leur travail. Encore une fois, c'est le consommateur qui paie».


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