Aussi paradoxalement que cela puisse paraître, au deuxième jour de la rentrée des classes, une journée de protestation a été organisée hier au lycée Talamali de Zemmouri, initiée par le bureau local du syndicat du CNAPEST de Boumerdès. Près de 45 professeurs de cet établissement scolaire se sont déplacés hier matin au siège de la wilaya, dans l'espoir d'être reçu par le wali de Boumerdès, mais en vain. Ce dernier leur a recommandé de s'adresser à la direction de l'Education afin d'exposer leurs préoccupations. Celles-ci se résument aux très mauvaises conditions matérielles et pédagogiques dans lesquelles exercent les professeurs et ce, depuis l'effondrement de leur lycée suite au séisme de mai 2003. Selon un enseignant du lycée Talamali : «actuellement, nous souffrons énormément car nous n'avons aucune considération de la part des responsables de l'Education de Boumerdès malgré le fait que nous avons tiré à maintes occasions la sonnette d'alarme au sujet de la dégradation des classes en préfabriqué qui ne répondent nullement à l'activité pédagogique». En outre, s'interroge notre interlocuteur, «comment peut-on travailler et se concentrer avec les élèves quand vous avez en face, surtout en hiver, des vitres cassées et des portes qui ne ferment pas». Et, pourtant, une première solution a été trouvée l'année écoulée en transférant une partie des effectifs des élèves dans une annexe implantée au niveau du quartier Hadj Ahmed, néanmoins, cela n'a pas satisfait les protestataires eu égard à l'isolement et à l'insécurité qui règnent dans cet endroit de la ville. Déterminés à «arracher» leur droit à des conditions de travail acceptables, les professeurs du lycée Talamali comptent poursuivre leur mouvement de grève en attendant que leurs doléances soient prises au sérieux. Pour en revenir aux principaux problèmes soulevés par le bureau du CNAPEST de Boumerdès lors de la conférence de presse d'hier, il a été question des nombreux retards enregistrés dans différentes localités en matière de réalisation ou de réhabilitation des infrastructures relevant de l'Education. Cela ne fait que compliquer davantage la situation avec d'autres griefs évoqués par les membres du CNAPEST tels que la mauvaise répartition du personnel enseignant, le déficit dans certaines matières (mathématiques informatique). D'autre part, il a été fait état également de la généralisation du phénomène de la surcharge des classes. Plus d'une quarantaine d'élèves par classe au sein de nombreux lycées de la wilaya. Avant de clôturer le point de presse, le bureau local du CNAPEST a programmé une assemblée générale après l'Aïd afin de débattre des mesures à entreprendre face aux «urgences de l'heure».