Où en sont les wilayas déléguées, annoncées en grandes pompes par le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales ? Pour le moment, il existe, selon le ministre M.Yazid Nouredine Zerhouni, une volonté réelle de moderniser l'administration des collectivités locales, à commencer par une refonte des codes communaux et de wilayas. C'est en fait le menu du rapport sur le secteur des collectivités locales présenté samedi au président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Parmi les projets présentés par le ministère de l'Intérieur, il y a ainsi cette proposition de création de wilayas déléguées qui revient de nouveau sous l'habillage policé de 'l'adaptation et l'aménagement des lois relatives à la commune et à la wilaya''. Bref, le projet serait bien ficelé et à un stade d'application bien avancé, selon le ministre qui a indiqué, lors d'une déclaration à la presse à l'ouverture de la session parlementaire d'automne, que l'installation des nouvelles wilayas déléguées, dans l'objectif de moderniser et rapprocher l'administration du citoyen ne pourrait être opérationnelle avant les élections locales de 2012. Pour l'heure, il n'y a aucune liste de ces nouvelles wilayas déléguées qui seraient installées dans la foulée du nouveau découpage administratif. Grosso modo, les nouvelles wilayas déléguées seront érigées sur les anciennes grandes daïras qui seront promues au rang de wilaya (déléguée). C'est ce qu'a déjà annoncé M. Yazid Zerhouni selon lequel le critère de désignation d'une wilaya déléguée devrait obéir à quatre conditions. Devant le Parlement et lors d'une séance orale, il a indiqué que le projet de nouveau découpage administratif sera bientôt au Conseil de gouvernement et que les nouvelles «wilayas déléguées» seront constituées sur la base de critères d'éloignement géographique, de densité de la population, du nombre de communes, ainsi qu'un dernier critère (politique) dit de souveraineté. En attendant la mise en place de ces wilayas déléguées qui seront désignées juste avant les élections locales de 2012, beaucoup supputent sur les heureuses grandes daïras qui seront promues au rang de wilaya. Par ailleurs, le ministère de l'Intérieur, parallèlement au projet de refonte des collectivités locales, introduira bientôt le passeport biométrique. 'Le projet de modernisation des documents d'identité, de voyage et de l'état civil, a été initié dans le cadre d'objectifs stratégiques d'amélioration de l'efficacité de l'administration et de modernisation des méthodes et des procédures administratives, d'une part, et d'adaptation aux exigences internationales, d'autre part'', indique le document examiné samedi par le Président Bouteflika. En clair, l'Algérie mettra bientôt en place de nouvelles cartes d'identité nationales et des passeports dits biométriques, qui contiendront, grâce à une puce électronique, toutes les informations sur leur détenteur qui sera, le cas échéant, facilement identifié par les services de police aux frontières et sur le territoire national. Et, il y aura également, toujours dans ce vaste programme de modernisation des services des collectivités locales, la mise en place d'un numéro d'identification nationale unique (NIN) pour chaque citoyen ou ressortissant étranger, régulièrement installé sur le territoire national. Le passeport biométrique électronique sera prêt au cours du premier semestre de l'année 2010, la carte nationale d'identité biométrique électronique est prévue pour la période 2010-2011 et enfin, la numérisation du registre national de l'état civil est prévue pour 2013. En août 2009, une opération d'expérimentation du nouveau passeport biométrique électronique a été testée sur un échantillon de communes, selon le ministère de l'Intérieur qui voudrait hâter le lancement de cette opération pour une adaptation rapide aux nouvelles exigences sécuritaires internationales.