A la stupéfaction de nombreux étudiants de l'université Mentouri de Constantine, le concours d'accès aux études doctorales (LMD), «qui était prévu, selon eux, sous forme d'un examen écrit, a été supprimé et remplacé par un concours sur titre». Ce qui, bien évidemment, n'a pas manqué de susciter bien des interrogations et des inquiétudes, auprès surtout de ceux intéressés par ce genre d'études post universitaires. Les craintes des étudiants tournent autour de l'espace laissé «ainsi libre, disent-ils, aux passe-droits, interventions et autres pressions de toute sorte». Un premier étudiant déplore que cette situation «ne fera que laisser les portes largement ouvertes à la subjectivité avec son corollaire inévitable de faveur». Et d'ajouter : «Rien qu'au niveau de la faculté des sciences économiques, le nombre d'étudiants pouvant se porter candidats à ce concours approche la centaine et face à un nombre d'encadreurs de doctorants insuffisant. C'est dire qu'en la matière, il y aura nécessairement fixation de quota, ce qui donnera cours à n'en pas douter à bien des «manoeuvres». Des enseignants du supérieur, contactés, ont fait état également de leurs appréhensions, et ce particulièrement pour ce qui a trait au niveau des étudiants qui risque éventuellement de pas être les meilleurs. L'avantage de l'examen écrit, dit-on, c'est qu'on est quasi certain que ce seront les «meilleurs» qui seront les lauréats, même si les conditions dans lesquelles se déroule «l'écrit» en question ne seront pas exemptes de toute critique. Le vice-recteur chargé de la pédagogie, El-Hadi Latrèche, questionné sur ce sujet, expliquera qu'il s'agit pour ce cas d'un décret ministériel paru en août dernier, fixant pour la première fois les modalités d'accès aux études doctorales, qui se feront au moyen d'un concours sur titre. «Jamais il n'a été question auparavant de concours écrit, et qu'il ne s'agit donc pas de décision prise à la légère et ensuite abandonnée ou supprimée, même s'il est vrai que le projet en tant que proposition existait bel et bien. On peut ergoter sur la subjectivité des uns et des autres, des passe-droits auxquels la formule peut prêter le flanc, etc. Mais enfin, donnons-lui d'abord la chance d'être appliquée et nous verrons après coup ce qu'il en sera dans la réalité», conclut-il.