Un grand projet permettant de produire une voiture «made in Algeria» commence à prendre forme. «Lors de sa réunion attendue au courant de la semaine prochaine, le Conseil des participations de l'Etat (CPE) étudiera des projets en gestation portant sur un partenariat avec de grands constructeurs automobiles de renommée mondiale», a affirmé le ministre du Commerce, El-Hachemi Djaâboub, en marge de la séance plénière de l'APN consacrée aux questions orales. De grands constructeurs automobiles ont émis leurs intentions de produire des voitures en Algérie. Mais ce n'est pas encore gagné ! D'âpres négociations sont attendues pour faire aboutir ce projet. Le CPE traitera plusieurs propositions d'installation d'usines de construction automobile en Algérie. Pour le ministre, il est encore tôt pour divulguer les noms des partenaires étrangers intéressés par ce projet, pour la simple raison que cela «relève du secret dans les négociations». Toutefois, le ministre avait lâché, quelques jours auparavant, qu'un dossier de partenariat avec des Allemands et des Emiratis est «ficelé» et que le coût a été identifié, sans donner plus de détails sur le sujet. Cet accord, «qui porte sur une gamme de véhicules et d'engins de travaux publics qui seront produits sur place, repose sur le processus de production par l'intégration et non pas de montage», a-t-il précisé. Il faut dire que les concessionnaires automobiles profitent jusque-là d'un marché algérien très soutenu. L'importation de véhicules de tourisme et utilitaires a atteint en valeur 3,7 milliards de dollars en 2008. Les concessionnaires y écoulent plus de 200.000 véhicules par an. Pour le premier responsable du secteur du commerce, «le temps est venu de démystifier la construction automobile en Algérie». Le ministre affichait son optimisme quant à l'aboutissement de ce projet. Le projet, dit-il, est «bénéfique» et constitue «une bonne opportunité (vu) le coût de construction, la main-d'oeuvre et l'emplacement du marché algérien. On ne doit pas avantager l'importation alors que nous voulons produire des voitures localement. Personne ne sera attiré par notre futur marché dans ces conditions. Pour cela, il fallait éliminer cette pompe aspirante qu'est le crédit à la consommation», a argué M. Djoudi. Le ministre des Finances souhaite saisir les «opportunités offertes». «Bien sûr, on continuera d'acheter de l'extérieur, mais nous devons également vendre. Il fallait précéder le partenariat par des mesures adéquates. Les concessionnaires continueront de vendre leurs produits (par facilités ou au comptant) mais les conditions seront moins avantageuses», a déclaré le ministre. A rappeler que l'Algérie est passée, en 2007, à côté d'une très belle opportunité d'avoir enfin une usine Renault installée en Algérie. Le constructeur français a décidé d'installer son usine au Maroc «après l'échec des négociations qu'il avait eues pendant trois ans avec les autorités algériennes ». En cause : le problème d'accès au foncier. L'Algérie a vu ainsi un investissement de 600 millions d'euros lui passer sous le nez. Le projet devait permettre de produire 200.000 véhicules/an et des milliers d'emplois directs et indirects. Durant la même année, le fameux vieux projet Fatia (Fabrication automobile de Tiaret) a été enterré. Après ces déconfitures successives, plusieurs contrats de construction d'usine de montage ont été signés en 2008 entre Algériens et des firmes chinoises. Dans ce lot, figure un projet liant GM Trade au constructeur chinois Shaanxi. Il concerne une unité d'assemblage d'une superficie de 150.000 m2 à Sétif. Un contrat portant sur la vente de 3.000 véhicules a été signé en Chine entre le directeur général de KIV-Foton et le constructeur chinois de poids lourds. Nagos MVI, représentant de plusieurs constructeurs chinois, compte lui aussi se lancer dans le montage de bus de marque King Long.