La wilaya d'Oran, seconde du pays, n'a bénéficié que de 594 nouveaux postes de travail dans le secteur de l'Education, dans le cadre du nouveau plan de gestion qui a suscité une grande polémique entre deux hauts commis de l'Etat : le ministre de l'Education nationale et le directeur général de la Fonction publique. Sur ce chiffre, jugé très en deçà des attentes, plus de la moitié (322 postes) sont alloués aux travailleurs d'entretien et de maintenance. L'autre nouveauté de ce plan de gestion des ressources humaines, ce sont les nouvelles exigences pour l'accès au poste de PES (professeur de l'enseignement secondaire) considérées comme carrément bloquantes. Désormais, il faut le diplôme de Magister, ou un Master ou le diplôme d'Ingénieur d'Etat pour pouvoir prétendre à un poste d'enseignant dans un lycée. Ces nouvelles exigences ont suscité des commentaires divers de la part des enseignants et des candidats potentiels. Dans ce cadre, un jeune diplômé intéressé par l'enseignement secondaire remarquera que le Magister lui offre des possibilités de rejoindre au moins un centre universitaire dans une wilaya limitrophe, ce qui ouvre droit à un autre statut social. D'autres estiment que cette exigence est une reconnaissance de la dévalorisation des diplômes fournis par l'université algérienne. Abondant dans ce sens, un de nos interlocuteurs rappellera que la proportion des détenteurs de simple Licence qui assurent des tâches pédagogiques au niveau de l'université, recrutés à titre de vacataires ou d'associés, est non négligeable. Ce qui l'amène à dire que les nouvelles conditions imposées aux candidats à l'enseignement secondaire ne constituent en fin de compte qu'une reconduction feutrée du conflit opposant le ministre de l'Education nationale au premier responsable de la fonction publique. Sur les 132 postes alloués à l'enseignement secondaire au niveau de la wilaya d'Oran, presque le quart (30) concerne la filière des Sciences naturelles. Les postulants au concours doivent avoir soit un Magister en Sciences naturelles ou en Biologie ou Ingénieur d'Etat en géologie. La filière Mathématiques vient en seconde position avec 20 postes soumis à concours et avec les mêmes conditions ; suivie par celle des Sciences islamiques avec 16 postes à pourvoir et comme condition de pouvoir y concourir un Magister ou un Master dans la spécialité. A part la spécialité espagnole, le parent pauvre de ce plan avec seulement 4 postes, les trois autres langues vivantes (arabe, français et anglais) offrent dix postes pour chacune d'elles. C'est exactement le même nombre de postes accordé aux filières Histoire et Géographie et Physique. S'exprimant sur ces données, un ancien cadre de l'Education émettra son souhait de les mettre en corrélation avec le nombre de diplômés sortis des universités oranaises, notamment de l'ENSET. Il s'avoue sceptique sur la soutenance de tant de diplômes de Magister au courant de l'année universitaire précédente. Et de conclure: «ainsi on crée un double problème : ne pas pourvoir des postes budgétaires disponibles d'un côté, et ôter des chances d'emploi à d'autres diplômés, d'un autre côté ». Concernant l'enseignement moyen, le nouveau plan de gestion des ressources humaines, lui, offre juste 60 postes budgétaires. Apparemment, le manque le plus important concerne la filière du français puisqu'elle bénéficie de 25 postes. Pour prétendre participer au concours de recrutement, il faut être licencié en français ou en traduction. Les Mathématiques viennent en seconde position avec 15 postes disponibles. Les détenteurs d'une Licence en Mathématiques, Génie civile, Génie mécanique, Electricité, en Electronique et Electrotechnique peuvent prendre part au concours de recrutement. Evidemment, le concours est ouvert aussi aux DEUA en Mathématiques. On relève 10 autres postes pour la langue arabe et 10 autres pour l'éducation physique. Pour pouvoir commenter ces données, un enseignant nous réclame de lui fournir avec précision le nombre de nouveaux CEM ouverts ces deux dernières années. Un parent d'élève nous indiquera que depuis le début de l'année, la classe de son fils, en première année moyenne, manque d'enseignants en Histoire et Géographie. Précisons que tous les concours auront lieu dans la première quinzaine de décembre. S'agissant des autres corps, le plan de gestion prévoit un concours pour le recrutement de 80 auxiliaires pédagogiques. Pour pouvoir y participer, il faut justifier du niveau de 3è AS. De même, 216 postes de OP1 sont ouverts : ces travailleurs seront recrutés mais en tant que contractuels. Ce qui représente presque un quart des postes à pourvoir au niveau de tout le secteur au niveau de la wilaya. Ce nouveau plan, tant attendu, ne manquera pas de mettre dans l'embarras les responsables de ce secteur. Déjà, depuis le début de l'année scolaire, les abords de la direction de l'Education sont pratiquement assaillis par ceux en quête de travail. Ces derniers jours, c'est par vagues successives que des jeunes, dont une bonne proportion est composée de filles, se rendent à «l'Académie» pour s'informer sur la date des concours. Les portiers de cette institution peuvent s'exprimer sur l'importance de cette affluence...