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Théâtre: Les Marseillais réinventent la «halqa»
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 17 - 11 - 2009

Un spectacle-cabaret féerique et unique en son genre a été donné, dimanche soir, au théâtre régional Abdelkader Alloula. Ce spectacle-cabaret, dont le titre est : «Il n'a été heureux qu'une fois, sous un parapluie», se compose de fragments de l'oeuvre de Tchekhov, de quelques-unes de ses réflexions tirées de ses carnets de voyages, et bien sûr, de bon nombre de chansonnettes toutes plus «rigolotes» les unes que les autres.
Déjà, pour commencer, chose inhabituelle, à peine arrivé, le public a été convié non pas à s'asseoir, comme il se fait de coutume, sur les sièges de l'orchestre ou du balcon, mais tout bonnement sur scène, au coeur même de l'action. Pour l'occasion, on ne manqua pas de placer un tas de chaises sur la scène. Et pour les plus récalcitrants, ceux qui, ne voulant pas se trouver sous les feux des projecteurs, on trouvait refuge dans les coins isolés du balcon. On est même allé jusqu'à leur apporter une échelle, oui, une échelle pour les inviter à descendre et rejoindre, sur scène, le reste du public. Ceci afin de briser la glace. On lui a même proposé de boire du thé russe, et cela afin qu'il s'y sente à son aise.
Cette petite anecdote témoigne à elle seule de l'ambiance «festive» et «loufoque» que les comédiens, une douzaine au total, ont joliment imprégnée avant-hier au théâtre. Effectivement, cette troupe a réussi une prouesse, celle de ne pas donner l'occasion au public de bailler. Pour preuve, à bien des reprises, ce dernier a été pour le moins «bousculé», voire « brutalisé» par les comédiens. On avait donc là non pas un public passif, se contentant de contempler, mais plutôt un public actif, «participant» avec les comédiens à la trame de l'histoire.
En somme, c'est un peu la «halqa» revisitée. On peut noter, en effet, la similitude entre cette sorte de spectacle, tout à fait baroque, où les spectateurs encerclent les comédiens, et la «halqa», où les comédiens sont non pas «face au public» mais en sont plutôt «entourés».
D'ailleurs, pour réussir un spectacle de cette trempe, où l'assistance a à faire à des acteurs lui «surgissant» de partout, il faut que le scénario de la pièce soit écrit par une plume de maître, une plume d'un vrai génie. Car là, l'auteur ne s'appuie plus seulement sur le côté visuel du spectateur pour lui faire comprendre l'intrigue, mais plutôt sur le côté auditif. Les mots alors choisis dans le texte doivent faire comprendre à eux seuls le déroulement de l'histoire, sans qu'il y ait besoin de voir les mimiques des acteurs, ni la description visuelle du décor de la scène pour mieux comprendre ce qui se passe.
Pour revenir à l'histoire, ou plutôt les histoires, car ce spectacle en englobe plusieurs, même si les personnages en sont les mêmes, ça parle, pour faire court, de la Russie. Cette pièce tragi-comique revient avec brio sur les déboires de ces onze personnages, dans la Russie de la fin de l'avant-siècle dernier, sur leur moment de doute, leur réflexion sur la vie, sur la mort, leur délire. Bref, à travers l'état d'âme de ces onze «héros» ratés, la troupe a fait rire aux larmes les spectateurs présents, qui ont alors eu une idée certaine sur la vraie mentalité russe.
A ce propos, lors de la conférence de samedi dernier, Ivan Romeuf, qui est Russe par son père, nous a divulgué une petite anecdote lui étant survenue dans le passé lors d'une entrevue avec un journaliste qui lui a «reproché» que cette pièce, par son côté humoristique, ne soit pas assez russe. Comme si, pour parler de la Russie, il fallait tout le temps que cela se fasse avec sévérité, austérité même, par des textes ennuyeux, pompeusement interprétés par des comédiens sinistres. Par le spectacle d'hier, la troupe a apporté un démenti significatif à ce préjugé, en affirmant dur comme fer que les Russes, pour contrer les aléas de la vie, savaient recourir, comme du reste bon nombre de peuples, à l'esprit de l'autodérision. D'ailleurs, cette sorte de dérision a un nom : l'humour du désespoir, ou alors l'humour noir très cher à Tchekhov.
Sur un autre registre, Ivan Romeuf nous a aussi affirmé, lors de la conférence, qu'il aimerait énormément, dans un futur proche, adapter une oeuvre de Alloula au théâtre de Marseille. «Il faut juste trouver la bonne occasion».
Pour finir, on peut dire qu'à la vision du spectacle d'avant-hier, les spectateurs ont eu l'impression d'être transportés dans un voyage à travers le temps et l'espace. Voyage après lequel ils ne sont pas revenus «indemnes». Il est à noter également qu'en plus des onze comédiens, si on ajoutait les figurants ou ceux ayant eu un rôle éphémère mais néanmoins probant, ils étaient en tout plus d'une vingtaine d'acteurs à avoir fait tourbillonner, le temps de quelques chansons, un public plus que charmé.


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