Maintenant que la guerre 14-18 est finie, revenons à nos moutons ! Ce novembre, on s'en rappellera. Les nouveaux fils de novembre nous ont fait redécouvrir novembre. Au ministre de l'Enseignement supérieur, ils ont prouvé que le nationalisme, ce n'est pas un arrêté ministériel obligeant les élèves à hisser le drapeau qui le catalysera. C'est le premier enseignement à tirer. Extraordinaire jeunesse ! Dangereuse jeunesse aussi qui a su balayer d'un revers de voix toutes les langues officielles. One, two, three, viva l'Algérie ! Aucun slogan scandé n'était exprimé en langue arabe littéraire. Aucun texte de chanson ne l'était aussi. Comme si l'arabe servi par les pseudo-enseignants égyptiens, arrivés en masse juste après l'indépendance, n'avait jamais existé. Cela devrait donner à réfléchir au carré des concepteurs des tables rondes à la télé. Aux rédacteurs du journal télévisé. Aux animateurs radio et autres. Cela devrait orienter les chercheurs qui n'ont pas encore trouvé une langue théâtrale et un discours court et percutant. Poètes, vous avez laissé des plumes. Vos verbes ne sont que chuchotements. Vous vous faites plaisir, mais ne procurez aucun plaisir. One, two, three, viva l'Algérie ! Ouahidoune, itnani, talatatoune, à vos marques, prêts, partez ! Retournez à l'école de la langue maternelle si vous voulez exister. Jibouha ya louled fait vibrer les foules et toutes les recettes à base de «foul» disparaîtront de nos livres de cuisine. La guerre 14-18 de novembre nous interpelle tous. Le peuple sajra tekhdar. Si tu l'entretiens, tu cueilles tmar. Délaisse-la, tesfar et donnera «tmar drar». C'est la langue maternelle. C'est en cette langue que toutes les émotions s'expriment. La joie s'exprime comme bon lui semble, et la colère aussi. Retournons à l'école du peuple... Elle a dépassé toutes les universités.