Certains éleveurs arrivent à se procurer des médicaments pour faire vacciner ou soigner leurs cheptels ovin et bovin en usant de leur propre expérience, sans avoir recours directement aux docteurs vétérinaires de la wilaya de Aïn-Témouchent. Les praticiens qu'on a rencontrés s'élèvent contre ces méthodes usitées par des éleveurs et les qualifient d'illégales et qu'il faut bannir sans tarder. Mais en l'absence d'une profession organisée et motivée à aller de l'avant pour une réelle prise en charge de la pratique sanitaire animale, les éleveurs ne peuvent qu'agir de la sorte et essayer de faire de leur mieux pour sauver leurs cheptels en cas d'épidémie. Comme ce fut pour la blue tongue, les zoonoses et autres maladies à large spectre viral. Le besoin de redonner à la profession un dynamisme est nettement affiché ces derniers temps. C'est pourquoi l'association des médecins vétérinaires a décidé de renouveler l'instance exécutive. A vrai dire, le médicament circule n'importe comment et les éleveurs ne peinent pas beaucoup pour se le procurer auprès des revendeurs, devenus à la longue des pratiquants du métier de «technicien» ou de «médecin vétérinaire». Maintenant, ce ne sont pas uniquement des médicaments ordinaires qu'on trouve chez les éleveurs, mais des produits injectables que seuls les vétérinaires possèdent. L'on sait bien que quand il y a un vide, ce sont les spéculateurs et les novices qui le remplissent. Les vétérinaires n'ont pas à se plaindre, car c'est quelque part leur «faute». La nouvelle direction de l'association, que préside le vétérinaire D. Neggaz, aura du pain sur la planche et devrait mettre de l'ordre dans ses rangs avant de songer au Conseil de l'ordre des praticiens. Les éleveurs se sont habitués à se diriger là où ils ont continué de trouver les médicaments, car il n'existe pas dans la wilaya de Aïn-Témouchent des officines pour la santé animale oeuvrant selon les normes usuelles. Très peu de praticiens utilisent l'ordonnancement et l'achat des médicaments s'effectue sans ordonnance dans la quasi-totalité des cas.