Recrudescence de la violence urbaine à Mers El-Kébir, commune où l'insécurité a atteint la côte d'alerte. Le dernier incident en date, l'agression sauvage d'un militaire, survenue mercredi, et qui a soulevé une vague d'indignation parmi la population. Condamnant cet acte criminel et lâche, les habitants ont vertement dénoncé la recrudescence de l'insécurité et appelé au « retour de la brigade de gendarmerie nationale », délocalisée au milieu des années 90 dans le cadre du redéploiement de ce corps durant la décennie noire. A l'aube, aux environs de 5 heures, selon des témoignages concordants, un militaire au grade de capitaine, affecté au corps de la marine, a été pris d'assaut par une bande de voyous sur son court chemin entre la base navale et un café du village. Au moment où la victime se dirigeait vers sa voiture garée à quelques pas du café, elle a été surprise par une bande de malfaiteurs armés jusqu'aux dents et qui étaient aux aguets. N'ayant pas le temps de gagner son véhicule, le militaire, en civil, tente dans le feu de l'action d'échapper au guet-apens en courant à longues enjambées vers le portail de la base navale, mais les agresseurs traquent la victime, le lardant de coups de couteau. Le jeune militaire, trentenaire, ne dut son salut qu'aux tirs de sommation des gardiens en faction à l'accès principal de la base navale. Hier matin, selon des échos, la victime était toujours hospitalisée et son état demeurait très délicat, en raison de la gravité de ses blessures. Peu après l'incident, une série d'arrestations a été opérée par les services de sécurité au niveau du village chef-lieu de la commune et Haï Ouarsenis. Selon des sources concordantes, pas moins d'une cinquantaine de personnes suspectes aurait été interpellées, parmi lesquelles figurent les noms de six « premiers suspects ». Une enquête judiciaire a été ouverte par le tribunal d'Aïn El-Turck pour faire la lumière sur cet incident grave. Cette agression est loin d'être un cas isolé à « La Marsa » dont les ruelles se sont transformées en coupe-gorge ces dernières années par des malfrats impénitents, n'hésitant point à commettre un crime pour un téléphone portable, une veste en cuir, un porte-monnaie... Tout particulièrement, la route principale qui traverse l'agglomération est devenue un point noir. De nombreux automobilistes ont été agressés à ce niveau, notamment à hauteur de Roseville, où, à leur passage par des ralentisseurs, ils sont attaqués, de jour comme de nuit, à coups de pierres, avant d'être délestés de leurs biens sous la menace d'armes blanches et de gaz lacrymogène. Aussi, les Marsaouis dénoncent vivement la prolifération de la commercialisation des stupéfiants dans leur village. Le fléau a atteint des proportions alarmantes. Dans l'impunité totale, au vu et au su de tout le monde, des dealers vendent toutes sortes de comprimés psychotropes et de drogues aux consommateurs dont des adolescents et des malfaiteurs récidivistes. D'aucuns jugent que la mise en place d'une brigade de la Gendarmerie nationale au niveau de la commune de Mers El-Kébir est un besoin urgent pour la sécurisation de ce secteur, tant la seule « annexe » de la Sûreté de daïra est visiblement insuffisante.