A l'instar des autres pays africains, une étude climatologique a relevé l'existence d'indicateurs montrant que l'Algérie a été touchée par le changement climatique, a indiqué hier le chef de division veille climatique à l'Office national météorologique (ONM), M. Boucherf Djamel, cité par l'APS. «Nous ne pouvons pas dire que l'Algérie n'a pas été touchée par le changement climatique. «L'Algérie, qui est un pays aride et semi-aride, est très vulnérable de par sa variabilité climatique et sa position géographique», a-t-il expliqué. Il a rappelé, à ce propos, les différentes variabilités climatiques ayant touché le pays, à savoir la sécheresse, les vagues de chaleur et les inondations, notamment dans les hauts-plateaux. «Il faut développer les énergies renouvelables, les transports en commun et les techniques d'isolation dans le secteur du bâtiment, a-t-il plaidé. L'ONM, qui dispose de plus de 400 points de mesure des températures, compte une station de référence qui mesure tous les gaz à effet de serre à Tamanrasset. «Nous avons également réalisé des études de détection climatique en milieu national, des cartes d'indice et des cartes de température», a révélé M. Boucherf, qui ajoute que l'ONM a procédé au suivi des régions pluviométriques, construit un centre de calcul et acquis un super-calculateur et un radar. L'office a procédé aussi à l'installation, a-t-il ajouté, de dix stations automatiques au niveau d'Alger pour «affiner ses prévisions. M. Boucherf a plaidé pour la mise en place, «en urgence», des systèmes de veille et d'alerte à la sécheresse et aux vagues de chaleur dans toutes les villes vulnérables, à l'instar du dispositif que compte Alger. A Copenhague, qui abrite le sommet mondial sur la lutte contre le réchauffement climatique, l'Algérie pilote le groupe Afrique aux négociations sur le climat. La délégation algérienne a pris part hier à une réunion regroupant une cinquantaine de pays développés. «L'Afrique défendra sa position et fera entendre sa voix à l'occasion de cette réunion», a déclaré à l'APS le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, M. Chérif Rahmani, peu avant l'entame de cette rencontre qui se tient au siège du ministère des Affaires étrangères du Danemark, dans la capitale danoise, en marge de la 15e Conférence sur le climat (7-18 décembre). A Copenhague, pour la première fois dans l'histoire, l'Afrique parle d'une seule voix. Le continent noir a une seule équipe, habilitée à négocier au nom de tous les Etats membres de l'Union africaine, et une stratégie de négociation commune. l'Afrique pèse près d'un quart des voix, avec environ 50 pays. Elle est d'ailleurs courtisée par les pays émergents qui jouent sur la corde tiers-mondiste et l'Europe, qui lui promet des compensations financières. Le groupe Afrique s'était réuni, samedi dernier, afin d'affiner sa position et les propositions qui seront soumises à cette réunion, présidée par la présidente de la COP et ministre danoise du Climat, Mme Connie Hedegaard. La présidente de la COP présentera un texte qui sera débattu au cours de cette réunion. La position de l'Afrique a été renforcée à Alger et consolidée à Copenhague, avait soutenu M. Rahmani. «La position de l'Afrique a été renforcée en novembre 2008 à l'occasion de la réunion à Alger des ministres de l'Environnement, puis à Nairobi et Addis Abeba (sommet de l'Union africaine) et se trouve actuellement améliorée à Copenhague», s'est félicité M. Rahmani. «Nous avons mené des entretiens avec la Chine, l'Inde et les institutions financières internationales dans le but de consolider la position de l'Afrique», a précisé le ministre. A Kyoto, les pays africains n'étaient pas concernés, le continent étant plus spectateur qu'acteur. Il ne pèse que 4% des émissions de CO².