L'Ecole normale supérieure de Constantine (ENSC) abrite depuis hier un colloque international de deux jours sur le thème de la «Professionnalisation des enseignants : réalités et perspectives», avec la participation de professeurs, docteurs, maîtres de conférences et chercheurs venus du Liban, de France et de plusieurs universités algériennes et, bien entendu, les étudiants de l'école. En séance d'ouverture, le directeur de l'ENSC, M. Reghioua, situant l'importance de ce premier colloque organisé par son école, dira notamment que «nous sommes conscients que la formation de l'enseignant constitue une pièce maîtresse dans tout système éducatif et représente un enjeu sociétaire, dans la mesure où la réussite ou l'échec d'un système éducatif dépend de la vision que nous avons de l'enseignant, de la qualité de sa formation et des compétences à atteindre ». Il ajoutera en indiquant que ce colloque va enrichir la réflexion sur les programmes de formation et sur l'articulation savoir théorique/savoir pratique. Selon lui, la qualité de la formation initiale et de la formation continue des enseignants est plus que jamais d'actualité, «car le défi pour nous, conclura-t-il, est d'amarrer notre pays à la tendance mondiale qui projette de faire arriver 8O%, ou plus, de chaque tranche d'âge au niveau du baccalauréat. Cette nouvelle donne nous impose un rendement qualitatif de l'action éducative». Sollicité pour faire une évaluation de cette problématique en Algérie, le docteur Hamada, enseignant à l'ENSC au département d'anglais, qui a présidé la séance de la matinée, a estimé que «la situation en Algérie pose toujours problème parce que nous avons un héritage culturel et traditionnel légué par toutes les réformes précédentes et l'enseignant algérien a besoin de se mettre à jour. Il doit être mis au courant de ce qui se passe de par le monde dans l'approche de la problématique de la compétence, que ce soit dans des pays hautement développés comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, ou chez nous en Algérie qui veut être parmi les nations qui appliquent les nouvelles réformes pour faire face aux besoins du monde du 21e siècle». De la sorte, a-t-il laissé entendre, la majorité des interventions et des travaux en ateliers, qui vont se dérouler durant ces deux journées, vont tourner autour de la qualité de l'enseignant, sa formation, sa rentabilité sur le terrain dans le but de faire aboutir les objectifs de toutes les réformes introduites dans l'école algérienne. Quelques-unes de ces interventions vont aussi se focaliser sur la qualité de la formation donnée à la base (la formation initiale) pour des jeunes étudiants qui viennent se professionnaliser dans l'enseignement, comme elles vont aussi se focaliser, selon notre interlocuteur, sur la pratique au quotidien des enseignants qui ont été déjà formés et qui sont en train d'appliquer ce qu'ils ont reçu.