«Ils ont rappelé leur ambassadeur pour consultation, ça les concerne. Moi, je n'ai eu d'instruction ni pour consultation ni pour rentrer, je reste ambassadeur d'Algérie au Caire », a déclaré Abdelkader Hadjar à la presse jeudi dernier. Il a aussi dit que les étudiants qui voulaient rentrer en Algérie, pouvaient le faire avec l'aide de l'ambassade. « Celui qui veut rentrer, le fait, il n'y a pas de rapatriement en masse des Algériens. On y a pensé au début lorsque la crise s'est compliquée, ils ont eux aussi demandé à le faire. Aujourd'hui, ils se sont rétractés, nous aussi. » Ceux des Algériens qui voulaient rentrer et qui n'avaient pas de billet d'avion, l'ambassade s'en est chargée, selon lui. Hadjar affirme que 48h avant son arrivée à Alger pour les travaux du FLN, « nous n'avons reçu aucune plainte de qui que ce soit. Nous avons une cellule qui s'en charge à ce jour, j'en fait rapport quotidiennement à notre ministère des Affaires étrangères. Nous rendons compte de tout au chef de l'Etat.» L'ambassadeur d'Algérie au Caire fait savoir qu'il a été récemment destinataire d'une demande du secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, d'intermédiation entre les deux Etats mais, a-t-il souligné, « ma réponse a été que le problème se trouve en Egypte et non pas en Algérie. C'est l'Egypte qui a rappelé son ambassadeur et les campagnes médiatiques contre l'Algérie ont commencé en Egypte et les supporters algériens comme l'équipe nationale ont été frappés en Egypte avant le Soudan. Je lui ai dit commence par parler aux Egyptiens avant de le faire avec les Algériens. » Amr Moussa a pris aussi, selon lui, attache avec le président libyen El Kadafi et « je ne sais pas si ce dernier a contacté le président de la République ou pas ». La position algérienne est, dit-il, « de laisser les choses entre l'Egypte et l'Algérie, les canaux de contact sont toujours ouverts entre les deux pays, il faut que le problème reste bilatéral, pour l'instant, nous ne voulons ni l'arabiser ni l'internationaliser ». Les Egyptiens voulaient aussi faire réunir les délégués des pays arabes pour examiner le problème, mais, indique Hadjar, « j'ai aussi refusé ça ». Aucune plainte n'a été déposée par l'Algérie auprès des tribunaux mais, dit Hadjar, « nous avons introduit une plainte auprès du ministère des Affaires étrangères pour ce qu'a enduré l'équipe nationale et aussi les supporters. Le MAE égyptien ainsi que les hôpitaux égyptiens m'ont transmis une liste dans laquelle il y a 31 blessés qui ont été soignés au Caire. Nous avons aussi enregistré au niveau de l'ambassade 51 blessés parmi les supporters algériens en plus des trois joueurs qui ont été frappés dans le bus. » Les Egyptiens disent qu'ils ont été victimes d'attaques par les Algériens, « ce qu'ils appellent la boucherie d'Oum Dorman », mais, selon Hadjar, « ils n'ont présenté dans leurs télévisions aucun blessé, aucune image sur ça... » Les indemnisations exigées par l'Egypte pour les dommages matériels de leurs sociétés en Algérie relèvent, affirme l'ambassadeur, de leurs assureurs. « Les excuses de l'Algérie à l'Egypte comme le demande le Caire ne se feront jamais », assure-t-il. Il dément formellement l'existence de décès parmi les supporters algériens parce que « s'il y en a eu, l'enregistrement des décès passerait inévitablement par les services de l'ambassade qui en auraient fait les formalités, ce qui n'a pas été le cas. Et s'il y a eu mort, il y aurait eu affaire devant la cour, la médecine légale... Ce sont des mensonges avérés ! » Alaâ Moubarak, fils du président égyptien, a été, selon Hadjar, « le plus méchant et c'est lui qui a demandé le renvoi de l'ambassadeur d'Algérie, et c'est lui qui a qualifié les Algériens de mercenaires et de criminels. Je lui ai répondu en son temps. Et quand il a dit qu'il parlait en son nom, en tant que citoyen et non comme fils du président, on lui a dit qu'un ambassadeur, une personnalité officielle, ne répond pas à un citoyen commun. » L'ambassadeur a aussi fait état de la violation de son domicile au Caire par cinq individus, « à 4h du matin, la maison était déjà encerclée par une grande manifestation, j'avais chez moi le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, nous avons livré les intrus à la police ». Il ne manque pas de remercier les forces de police égyptiennes «pour avoir protéger l'ambassade et ils ont même eu 35 blessés dont 11 officiers. Ils l'ont fait pendant 4h ! La manifestation qui a été qualifiée de civilisée a cassé tous les commerces et les voitures qui étaient sur son passage et même une station d'essence. » Hadjar intéressé pour être SG du FLN ? « Mais non, si je voulais ce poste, je l'aurais pris. Moi quand on me donne une mission pour changer, je le fais ! Je l'ai déjà fait en ramenant Benhamouda de chez lui pour remplacer Mehri. C'est moi qui suis chargé du mouvement du redresseur, sinon qui ? Et après, j'ai ramené Belkhadem... je n'aime pas ce poste, je me suis habitué au Caire. (Rires). » Hadjar avoue avoir un caractère de révolté et « je le garde ! On m'a proposé des postes de ministres mais j'ai refusé, si on me charge d'un mission, je l'exécute ! »