Pour un simple outil de maçonnerie, deux personnes, des plâtriers de leur état, en vinrent aux mains. Et l'irréparable eut lieu. Dans un excès de colère, le plus jeune des deux asséna à son maître, de deux années plus âgé que lui, vingt coups de couteau. Il le transporta par la suite aux urgences du CHU d'Oran. Admis au service de réanimation, la victime succomba à ses blessures quelques heures plus tard. Le drame eut pour cadre une villa sise au quartier de Miramar, aux abords du lycée Lotfi, le 3 février 2009. Hier, soit moins d'une année après les faits, l'auteur du crime, H.A, 22 ans, avait à répondre de son acte devant le tribunal criminel d'Oran. Le mobile du crime laissa perplexe la salle. Personne ne pouvait imaginer comment on peut tuer quelqu'un pour un simple outil de maçonnerie. Mais, peut-être, la réponse se trouve tout simplement dans l'adage : «La colère est mauvaise conseillère». L'accusé, quant à lui, a motivé son acte par une riposte à la provocation et l'intimidation de son apprenti, qui, à en croire ses dires, lui aurait donné un coup de poing en plein visage. Or, si tant est que cette version corresponde à la réalité, d'aucuns estiment que larder son antagoniste, qui plus est son camarade, de vingt coups de couteau est une riposte trop brutale, sauvage même, à une telle provocation. En tout cas, de retour de la salle de délibérations, le tribunal avait l'intime conviction que le mis en cause était coupable d'homicide volontaire avec préméditation. Néanmoins, l'accusé a été condamné à 15 ans d'incarcération après avoir bénéficié des circonstances atténuantes. De son côté, le représentant du droit public avait requis la réclusion à perpétuité.