Encore une nouvelle fois, l'année 2009 s'achève sur le constat que l'économie nationale reste essentiellement dépendante des hydrocarbures, et de la croissance économique tirée surtout par la dépense publique. Cette situation est la conséquence directe sur l'accroissement sans cesse des importations et par contre on n'exporte presque rien. 1ère partie Alors, l'après-pétrole exige et impose l'impérieuse nécessité de s'inscrire résolument vers l'économie de marché et des connaissances. Ceci étant dit, l'économie nationale demeure davantage financée par l'Etat que par les mécanismes du marché. Et si bien remettre l'économie nationale au centre des débats afin d'édifier un système économique et financier transparent qui nous permet d'accéder à la puissance économique et technologique. C'est donner ainsi toute la viabilité financière nécessaire au budget de l'Etat qui reste avec une forte expansion des dépenses soutenues par la rente pétrolière. C'est combien devient urgent de relancer les réformes économiques engagées depuis 1988 en particulier la réforme de l'entreprise pour améliorer le climat des affaires et la création des entreprises nécessaires et indispensables pour en finir avec une économie de rente. Cela passe nécessairement par une plus grande cohérence de démocratie, d'Etat de droit et de transparence. Ainsi, rendre l'Algérie meilleure surtout dans le nouveau contexte de la mondialisation qui n'est plus un choix mais une exigence dont il faut l'implication effective de nos entreprises et de nos banques. Dans cette optique, il serait plus urgent pour les pouvoirs publics d'accentuer les efforts sur l'avancée des réformes économiques qui continuent de connaître le vide et restent toujours au centre de la polémique notamment il n'y a pas encore un consensus pour venir à bout d'une démarche économique mondiale ou nationale à l'effet de mettre à contribution les potentialités industrielles de nos entreprises au service de l'économie nationale. D'où, nos entreprises évoluent sans réformes économiques cohérentes. Autrement dit, ne sont pas en train de se doter des moyens organisationnels de développement et de gestion en matière surtout d'engineering et d'expertise pour aller sur le marché international pour développer la croissance externe en complémentarité avec la croissance interne. Car, aujourd'hui, les pouvoirs publics ne peuvent agir seuls dans la sphère économique, en effet, aujourd'hui on ne peut plus diriger et gérer seul, il faut une collégialité, c'est-à-dire l'apport des autres à valeur « H ». C'est ainsi donc la relation entre le gouvernement et l'entreprise doit être repensée en ce sens où l'intérêt de l'entreprise est de haute teneur socio-économique. Cela étant dit, «quant l'entreprise va, tout va». D'où, notre pays aura tout à gagner d'une politique de croissance externe car nous sommes toujours une petite économie dans la mesure où nos exportations hors hydrocarbures ne dépassent pas 2%. Dès lors, nos banques sont-elles à bout de souffle dans la mesure où sont censées apporter leur ingénierie financière et leur assistance de manière à surveiller le niveau de la confiance et à assurer l'évolution économique et financière des agents économiques des entreprises, afin d'évaluer de manière tout risque et par voie de conséquence la maîtrise et le contrôle des flux financiers sur l'étranger en relation avec les exportations et les importations. En effet, la bonne gouvernance des banques ne peut se concevoir sans cela et qui mérite d'être soulignée pour l'intérêt qu'on doit accorder au nouveau cadre réglementaire portant sur le crédit documentaire (CREDOC) à l'importation comme unique mode de paiement des importations. Il semble désormais établi si l'entreprise échoue on peut craindre la grande crise économique et sociale du pays. Il y a donc la nécessite de s'interroger pour une meilleure appréhension de cette nouvelle mesure sur le commerce extérieur afin d'améliorer et fructifier les réserves de changes ainsi que les surliquidités des banques et par voie de conséquence cibler la sortie de crise de la situation présente dont l'intérêt de l'entreprise est primordial. - Cette mesure est-elle suffisante pour la maîtrise et le contrôle de la finance et de l'économie nationale ? - Comment cette mesure va-t-elle s'articuler? - Quel impact aura-t-il sur son évolution ? - Comment nos entreprises ou nos agents économiques doivent se préparer à cette évolution ? - Cette mesure va-t-elle améliorer la situation de notre économie ? - Où sont passés ces importateurs dont des milliers ont été créés avec la plus sûre manière d'assurer l'équilibre import/export au service de l'économie nationale ? - L'économie algérienne n'a-t-elle pas besoin d'une croissance externe? - Nos entreprises sont-elles en avance sur le marché arabe ou maghrébin et sur le reste du monde en général? - Existe-t-il réellement une offre nationale de substitution qui pourrait faire face à la réduction des importations? La réponse que nous pouvons réserver à notre sens est que nos entreprises au risque de se répéter n'ont pas réussi à faire émerger une économie de marché fondée sur l'offre diversifiée et les technologies pour libérer le pays de la forte dépendance d'un système économique et budgétaire par rapport aux hydrocarbures ou de la fiscalité pétrolière. C'est là, une réalité qu'il faut à présent replacer la question du crédit documentaire au coeur de gestion et des perspectives de nos entreprises. Effectivement, depuis l'entrée en vigueur de l'une des dispositions contenue dans la loi de finances complémentaire pour 2009 est celle relative à l'introduction du crédit documentaire (CREDOC) comme seul moyen de paiement sur les opérations du commerce extérieur, ne cesse d'alimenter l'actualité nationale notamment, elle continue à ce jour de susciter des inquiétudes et des réactions controversées en raison de son impact négatif sur les activités industrielles et commerciales des entreprises. C'est là un signe qui s'annonce révélateur d'une situation qui soulève un problème sérieux dans la gestion économique et financière du pays où l'Etat semble vouloir cerner ce problème à travers la réduction des importations avec pour objectif encourager la production nationale au moment où rien n'est encore préparé sur le terrain ou entrepris au niveau de la relation entreprise/banque et entreprise/marché pour le juste équilibre de la vie des entreprises entre l'économie, la finance et le marché adaptées aux nouvelles mutations économiques que connaît l'Algérie à savoir, l'économie de marché dont l'entreprise demeure en panne de relance et de perspectives et par conséquent n'est pas encore propice pour se conformer à cette nouvelle exigence dont son importance est considérable et tout particulièrement, d'une part l'essentiel des matières premières qui entrent dans le cycle de transformation pour la production de biens est importé, et d'autre part, où nos entreprises ont de plus en plus de mal à faire face notamment, sont en train d'évoluer dans un environnement lourdement réglementées tantôt de droit public, tantôt de droit privé contraignant et empêchant leur intégration et leur développement. A vrai dire, c'est la problématique en fond et en forme de nos entreprises dans les nouvelles mutations et loin de stimuler l'initiative entrepreneuriale, l'investissement et l'intégration économique pour sortir le pays de la dépendance de la rente des hydrocarbures ou du moins s'inscrire dans la relance de l'économie nationale. Cela dit, l'économie d'entreprise reste toujours dominée par les enjeux de l'économie administrée et les ambitions politiques partisanes. Alors, est-il nécessaire de rappeler qu'il n'y a manifestement rien de surprennent ou guère une nouveauté, en effet, la question du crédit documentaire à l'importation est connu à travers le monde de la finance et revêt un caractère purement technique bancaire classique du commerce international, lorsqu'un acheteur et un vendeur de pays différents envisagent d'établir des relations commerciales. Ceci dit, où sont passées nos banques ayant la compétence voulue pour prendre toute mesure qui s'impose et suivre la situation des importations de la clientèle avec laquelle elles traitent. Effectivement, celles-ci de par leur forme d'organisation juridique de société par actions et régies par le droit privé sont censées d'agir au nom de l'actionnaire unique qui est l'Etat et disposant à ce titre de pouvoirs les plus étendus à travers leurs organes statutaires: le conseil d'administration et l'assemblée générale des actionnaires. Cela étant dit, elles disposent bien d'une autonomie soumise au droit privé pour mener à bien l'orthodoxie bancaire et leur politique financière. Et dès lors, d'appliquer les règles et les usages de la commercialité afin de promouvoir et développer un système financier performant et transparent notamment l'argent et son utilisation dans l'économie des entreprises pour développer des affaires et concrétiser des idées porteuses de projets économiques quand on sait qu'aujourd'hui les liquidités des banques publiques sont près de 50 milliards de dollars. Sinon à quoi servent nos banques si elles ne se mettent pas au service de la création de la richesse et des équilibres financiers entre la macro-économique et la micro-économique si indispensable pour l'économie nationale et nos banques pour édifier leur croissance et leur développement basés désormais sur les entreprises, les marchés et les ménages. C'est dire tout l'intérêt que les pouvoirs publics doivent accorder pour une réforme structurelle des banques qui redéfinit leur rôle et leur place dans la nouvelle économie. En outre il faut ajouter sur le plan interne la dimension bancaire dans sa conduite en particulier le management des risques et de confiance relationnelle liés bien évidemment à une bien meilleure gestion et de contrôle, des dépôts, crédits, prise de participation, d'épargne et de transferts des capitaux. Aussi, la nécessité d'un développement de la communication très large. Tout cela fait encore plus mal que le mode de paiement par crédit documentaire et appelle à l'élaboration de nouvelles politiques et de stratégies pour que nos banques puissent s'adapter notamment assurer leur intégration aux évolutions des marchés financiers ainsi, s'occuper dans ce contexte nouveau de l'économie d'entreprise en tant qu'allié. Car, l'entreprise constitue le véritable baromètre de la politique socio-économique du pays et constitue dans son sens le plus large comme étant à cet effet le relais entre la société et l'Etat. Au regard de la présente situation économique, financière et organisationnelle de nos entreprises qui s'avèrent sans comportement de croissance, de création d'emploi et d'actif, ou encore passionnées par le progrès, la recherche et le développement. A partir de ce constat, il n'est pas encore possible de s'attarder sur la disposition du crédit documentaire à l'importation mais plutôt beaucoup plus le problème humain, l'autre handicap de taille qui mérite qu'on s'y intéresse de près où il inquiète et complique davantage notre crise à savoir l'immobilisme économique. Effectivement, la réussite ne reposerait pas nécessairement sur l'importance de l'argent, selon nos experts en économie, on injecte environ entre 15% et 17% du PIB pour ne réaliser que 2 à 3% de croissance. C'est généralement là que la nécessite doit s'instaurer et se manifester pour une bien meilleure gestion des ressources humaines. Encore une fois, sont la clé de tout processus de progrès et de développement durable qui impose la nécessité de cerner par une politique rigoureuse et transparente des valeurs humaines en exigeant pour critères : le professionnalisme, le talent, la compétence, l'intégrité morale, enfin l'homme de la vision et du terrain. Et à plus de rigueur dans la gestion économique et financière pour développer les équilibres entre la macro et la micro-économique. C'est pourquoi, aujourd'hui, le pays est confronté à recourir davantage aux importations et qui touchent pratiquement tous les secteurs d'activité. Maintenant, l'avantage que procure cette disposition contenue dans la loi de finances complémentaire pour 2009 en vue de parvenir à économiser des devises au pays et susceptible d'assurer la traçabilité sur le commerce extérieur et notamment un oeil sur les flux des capitaux. Malheureusement, cette dernière pose actuellement quelques problèmes aux agents économiques déjà fragilisés et dont ce sont eux qui jouent le rôle essentiel dans les relations du commerce extérieur et intérieur notamment sont les acteurs à l'exportation et à l'importation et par voie de conséquence, sont appelés à participer effectivement et efficacement dans la production nationale et prendre des initiatives. Ces problèmes en question ont pour effet : d'augmenter les coûts d'exploitation et de rendre la gestion des domiciliations des opérations d'importations plus compliquée pour nos agents économiques surtout : de trésorerie dont la provision est exigée au moment de l'ouverture du crédit documentaire, de rupture de stocks, de frais supplémentaires, de lenteurs et lourdeurs dans le traitement des dossiers de domiciliations bancaires et de l'accord à donner par les structures bancaires, ce qui peut nécessiter un délai long et coûteux et du coup les agents économiques vont avoir des difficultés à accéder dans de bonnes conditions pour importer au regard de l'obligation de résultats et de développement des relations commerciales et économiques de nos entreprises quand on sait que notre industrie fonctionne avec un taux d'intégration à moins de 40% environ. En clair, c'est une procédure de paiement qu'elle n'est pas toujours facile à faire face dans le temps et l'espace pour augmenter la production et améliorer la productivité et qui ne facilite pas aussi l'efficacité de la gestion des entreprises en termes de performance et rentabilité. Cependant, la question du crédit documentaire en tant que mode de paiement unique pourrait ne pas être posée si on privilégie la négociation et l'ouverture de lignes de crédits bancaires que nous considérons comme étant l'âme de l'économie. Sont deux éléments importants pour nos importations soient un bon outil de gestion au plan économique, commercial et financier et par conséquent, d'imposer aux agents économiques à se souscrire aux conditions des exportations. Ceci met en relief, d'abord l'équilibre entre importations et exportations, ensuite l'apport des importations dans la vie économique et sociale du pays. Et là, c'est important et on ne doit soumettre l'entreprise et son environnement à une instrumentation juridique ou procédurale trop forte. Il va sans dire, plus on accélère les commerces et les services, plus on donne aux entreprises et aux banques les grandes possibilités d'évoluer en croissance, en investissements et en partenariats. Plus important encore, l'attrait des investisseurs. Cela, est d'un intérêt certain dans la conjoncture actuelle et doit être abordé avec les banques pour trouver des solutions qui apporteraient la stabilité aux entreprises surtout créatrices de biens et services et d'emplois sans faire la différence entre l'entreprise publique et l'entreprise privée comme étant alliées aujourd'hui. En effet, l'entreprise algérienne ayant le même combat qui est celui de sortir d'une économie de rente et de se constituer comme force productive sur le marché national et international. Compte tenu de ce qui précède, nous espérons à travers cet instrument de paiement sur l'étranger en question doit donner plus de marges de manoeuvre innovantes à l'entreprise pour maintenir et améliorer le niveau de la production sur la bonne voie qui est celle de l'après-pétrole. Comment peut-on ne pas y penser et prendre acte lorsque l'entreprise c'est l'emploi, la croissance, le progrès et de surcroît l'entreprise s'insère dans un système complexe au sein duquel évolue différemment l'aspect humain, matériel, financier et technologique. C'est la raison pour laquelle il faut absolument veiller sur l'état de santé des entreprises. Car l'on ne peut avoir une économie forte sans entreprises en puissance. A suivre * Directeur financier