Rachid Harraoubia a tenu à démentir les bruits qui ont circulé, avec insistance ces derniers temps, sur l'existence d'une annexe de l'ambassade française au niveau des classes préparatoires en sciences économiques, commerciales et de gestion. Cette mise au point a été faite par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui a affirmé jeudi à Alger que les cours dans ces mêmes classes préparatoires sont dispensés uniquement en arabe. Il a précisé, évoquant cette question, qu'il s'agissait d'un certain nombre de chercheurs étrangers dont la mission, qui a duré deux semaines, s'inscrivait dans le cadre de la coopération entre les universités algériennes et étrangères. La mission confiée à cette équipe d'experts étrangers, ajoute-t-il, consiste en «la finalisation des programmes pédagogiques des grandes écoles nationales qui accueilleront dans deux ans les diplômés des classes préparatoires ». Rachid Harraoubia a, par ailleurs, expliqué, en réponse à une question orale d'un député de l'APN au cours d'une session plénière, que l'enseignement dans ces classes se fait en langue arabe à l'exception de certaines matières techniques tels les mathématiques, les statistiques et l'informatique en plus du module de la langue étrangère. Le ministre a rappelé que les classes préparatoires aux grandes écoles nationales, lancées au titre de la rentrée universitaire 2009-2010 concernent deux principales filières à savoir Sciences et Technologie (Alger, Annaba et Tlemcen) et Sciences économiques, commerciales et de gestion (Alger). Rappelons que l'Institut algérien de commerce, l'Ecole polytechnique, l'Institut national d'agronomie et l'Ecole publique d'architecture et d'urbanisme vont bénéficier du statut de grande école dès la prochaine rentrée universitaire par décision prise par le ministère de l'Enseignement supérieur. Les diplômés de ces classes rejoindront les grandes écoles nationales après un cursus de deux années, a expliqué M. Harraoubia. Ces classes préparatoires ont connu, depuis leur lancement, un grand engouement de la part des étudiants, a-t-il dit, ajoutant que le nombre de bacheliers candidats a dépassé les 58.000 contre 2.200 places pédagogiques ouvertes seulement. Lors d'un point de presse tenu en marge du troisième Salon des carrières à Alger les 8 et 9 juin derniers, M. Abdesselam, le directeur général de l'Institut algérien de commerce, avait annoncé que les candidats à un enseignement dans ces instituts doivent passer deux années dans une école préparatoire, le niveau d'apprentissage devant être amélioré avec, en filigrane, une facilitation d'insertion dans le monde du travail pour les diplômés. Par ailleurs, et répondant à une autre question sur les raisons qui retardent l'arabisation des classes scientifiques et de technologie à l'université algérienne, le ministre a défendu cette dernière précisant qu'elle n'a ménagé aucun effort pour la promotion de la langue arabe dans les domaines de l'enseignement et de la recherche ou dans l'administration universitaire. Le ministre a souligné que «l'université algérienne était et continue d'être la promotrice principale de la langue arabe à grande échelle», autant à travers les sciences humaines et sociales que dans les spécialités des sciences exactes comme les mathématiques, la physique et la chimie. Dans cet exercice de recadrage, M. Harraoubia a malgré tout tenu à souligner qu'il ne fallait pas perdre de vue que l'intérêt accordé à la langue arabe ne doit pas occulter le fait que lorsqu'il s'agit de spécialités, purement scientifiques à l'image des branches de technologie, des sciences appliquées et d'ingénierie, dont les conditions pédagogiques ne sont pas suffisamment réunies pour permettre des initiatives dans ce sens, elles doivent être dispensées en langue étrangère.