Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Noureddine Yazid Zerhouni, a déclaré mardi à Alger, au sujet de l'inscription de l'Algérie sur une liste de pays dont les citoyens sont soumis à des mesures spécifiques de contrôle, que l'Algérie devrait appliquer les mesures de réciprocité. «Vous connaissez nos positions. Si réellement c'est nécessaire, nous devrions appliquer les mesures de réciprocité», a indiqué M. Zerhouni à la presse en marge de la cérémonie de clôture de la session d'automne du Conseil de la nation. «Nous ne connaissons pas encore le contenu de ces mesures», a souligné le ministre, précisant que ce dossier est «traité actuellement par le ministère des Affaires étrangères». Pour rappel, la France et les Etats-Unis avaient décidé, après l'attentat manqué contre un avion de ligne se rendant à Detroit, d'établir des listes de pays dits à risque, dans lesquelles figure l'Algérie. Ainsi, les ressortissant de ces pays à destination de la France ou des Etats-Unis sont soumis à un contrôle poussé. La France avait même évoqué l'obligation faite aux compagnies aériennes de fournir toutes les données sur les passagers se rendant dans l'hexagone, dès la réservation du billet. Les compagnies qui ne coopèrent pas peuvent même se voir infliger des amendes. Les listes américaines et françaises avaient fait réagir les autorités algériennes et plusieurs démarches ont été faites par la diplomatie algérienne en direction de Paris et Washington. Le 25 janvier dernier, M. Mourad Medelci avait qualifié d'»inacceptable» la décision américaine de placer l'Algérie dans une liste de pays, dont les ressortissants sont soumis à des mesures spécifiques de contrôle. Le ministre des Affaires étrangères qui intervenait en marge de la cérémonie de sortie de la 8ème promotion de secrétaires du corps diplomatique et d'attachés des Affaires étrangères, a souligné que les responsables algériens ont abordé cette question avec la sous-secrétaire adjointe américaine chargée des Affaires du Proche-Orient au département d'Etat, Mme Janet Sanderson, lors de sa visite à Alger. Mme Sanderson avait déclaré à l'issue de ses entretiens à Alger que «ces nouvelles mesures rentrent dans le cadre d'un processus qui peut changer». Elle avait souligné que son pays «s'est engagé à poursuivre des discussions avec l'Algérie sur cette question», affirmant que «ces mesures peuvent être changées». «Mon gouvernement a pris note de l'avis du gouvernement algérien, nous vous avons entendus», avait-elle indiqué, soulignant que l'Algérie et les Etats-Unis sont liés par de «bonnes relations». Pour ce qui est de la France, l'ambassadeur d'Algérie en France, M. Missoum Sbih, a été reçu la semaine dernière à sa demande par le secrétaire général du ministère français des Affaires étrangères et européennes, M. Pierre Sellal. «L'entretien a porté sur la décision du gouvernement français d'inscrire l'Algérie sur une liste de pays dits à risque induisant un renforcement du contrôle des passagers en provenance des aéroports algériens», indique le texte du MAE. L'ambassadeur d'Algérie a souligné «le caractère discriminatoire de cette mesure intervenue unilatéralement sans consultation ni information préalable de la partie algérienne». «Il n'a pas, en outre, manqué de réitérer la position, déjà exprimée par notre pays à l'attention des autorités françaises, sur le caractère inopportun et injustifié de cette mesure qui porte préjudice aux relations algéro-françaises».