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Haddou : «Je dors tranquille car je suis convaincu qu'on ira au Mondial»
Publié dans Le Buteur le 05 - 11 - 2009

«Ce tapage médiatique est comme un coup d'épée dans l'eau.»
L'ancien capitaine des Verts, Moulay Haddou, qui connaît bien l'atmosphère du Caïro-Stadium, tient à rassurer ses anciens coéquipiers ainsi que les autres éléments en expliquant que la pression en Egypte est loin d'être aussi hostile comme ne cessent de le pérorer les médiats égyptiens. Il estime que si l'Algérie garde son système de jeu habituel, elle se qualifiera sans le moindre souci.
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Vous donnez l'impression de vous être totalement éclipsé du monde du football ; que faites-vous actuellement ?
Je suis en train de profiter de ma retraite comme on dit. Je m'occupe de ma petite famille et de mon commerce. Après tant d'années données au football, il est tout à fait normal que je prenne un peu de recul. Mais je compte bien me recycler en tant qu'entraîneur. J'attends juste que commence le stage d'entraîneur premier degré qui va avoir lieu à Alger. Voilà mon ambition de l'heure.
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Le fait d'être déconnecté du monde du football algérien ne vous empêche pas de suivre l'actualité de l'équipe nationale, alors ?
Peut-être que je ne suis pas les péripéties du championnat algérien, mais c'est presque sacré pour moi en tant qu'ancien international de suivre avec intérêt tout ce qui se passe au sein des Verts. Il faut dire que les résultats de l'équipe nationale et ce très attendu match contre l'Egypte ne laissent personne indifférent.
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Justement, comment vivez-vous ces derniers instants qui précèdent ce match contre l'Egypte ?
Comme n'importe quel Algérien. Je suis très optimiste ou, disons, moins stressé que d'autres car au fond de moi je suis convaincu que nous possédons un groupe capable de se qualifier à la Coupe du monde. Il y a d'excellents joueurs qui ont déjà fait leurs preuves dans ces éliminatoires.
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Sincèrement, vous attendiez-vous à voir l'EN algérienne aux portes du Mondial au début des éliminatoires ?
Je mentirais si je vous disais que je m'attendais à ce beau parcours. Personne, même parmi les joueurs, ne s'attendait à voir l'équipe nationale obtenir les résultats qu'on sait. Cela prouve que rien n'est impossible en football. Il suffit juste d'y croire. La preuve, petit à petit, les joueurs ont vu leur appétit grandir. Ils ont bien su se gérer durant ces éliminatoires. L'avantage est qu'ils ont évolué sans pression au départ sachant que l'objectif tracé était une place à la CAN-2010 seulement. Les Egyptiens, eux, se croyaient en Coupe du monde avant même d'avoir joué leur premier match. Résultat des courses : ils vont courir derrière une qualification au Mondial avec trois points de retard sur nous et un goal-average défavorable en plus. Pour nous, toutes les conditions sont réunies pour qu'on arrive non seulement à nous qualifier, mais aussi à faire un résultat retentissant au Caire.
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Avant ce match, ne pensez-vous pas que l'EN a raté le coche face au Rwanda où elle avait la possibilité d'assurer sa qualification en gagnant par un score plus large ?
Je suis entièrement d'accord avec vous. Le Rwanda nous a faussé les calculs en quelque sorte. Même à l'aller chez eux, ils étaient parfaitement prenables. Cela dit, il ne faut pas trop demander aux joueurs qui, à mon avis, ont fait ce qu'il fallait faire. L'Algérie est leader de son groupe avec trois points d'avance sur l'Egypte. Croyez-moi, ce n'est pas rien.
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Avouez tout de même que cette dernière rencontre de poule face à l'Egypte s'annonce délicate avec toute cette pression que les Egyptiens mettent sur les Algériens en usant de tous les moyens possibles et imaginables ?
Celui qui connaît bien les Egyptiens doit s'attendre à ce genre d'imbécillité, ils sont faits comme ça. Même s'ils n'avaient rien à gagner dans ce match, ils nous auraient mis le même genre de pression avec le même volume. Maintenant qu'une place au Mondial est en jeu et que chaque équipe a son destin en main, il est tout à fait normal qu'ils fassent ce qui est en leur pouvoir pour nous déstabiliser avant ce match retour. De toutes les façons, ces médias-là se trompent de cible car les principaux acteurs de ce match qui sont les joueurs ne sont absolument pas intéressés par les sornettes qu'on nous sort ici et là. En plus, ils ne répondent pas aux provocations et je trouve que c'est une excellente chose.
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A qui va profiter cette pression alors ?
Ce tapage médiatique est comme un coup d'épée dans l'eau. Les joueurs qui activent tous en Europe sont, géographiquement déjà, loin de ce que vous appelez pression d'avant-match. C'est le terrain qui va trancher, alors on attend que ces quatre-vingt-dix minutes prennent fin et on verra qui aura le dernier mot. En tout cas, c'est nous qui partons avec les faveurs des pronostics et on ne devrait pas dilapider cette petite avance sur eux.
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Mais la plupart des joueurs ne connaissent pas la pression du Caïro-Stadium…
Ça dépend de ce que vous voulez dire par pression. Si vous parlez du public, je ne pense pas qu'il mettra la pression sur les nôtres autant que le public de Tchaker en a mis sur les Egyptiens à l'aller. Il ne faut pas diaboliser les situations et faire croire à nos joueurs qu'ils vont vivre l'enfer au Caire. En plus, on a une ambassade là-bas et c'est ses personnels qui vont veiller non seulement à ce que l'EN ait de bonnes conditions de séjour et d'hébergement avec tout ce qui va avec comme séances d'entraînement et préparation d'avant-match, mais aussi à leur sécurité, même le jour du match. Pour moi, il n'y a rien à craindre.
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Par exemple, l'arbitrage ne vous fait-il pas peur ?
Non, pas du tout. C'est un match qui va se jouer devant des millions et des millions de téléspectateurs. Tous les regards seront braqués sur ce match. Si ma mémoire est bonne, j'ai déjà vu l'arbitre désigné pour cette rencontre diriger un match de la JSK et il a été crédité d'une prestation très honorable à la fin de ce match-là.
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Pour essayer de nous mettre la pression, les Egyptiens ne cessent de nous rappeler ce match de 2001 lorsqu'ils nous ont battus sur ce fameux score de 5-2. Selon vous, quel message les Egyptiens veulent-ils nous transmettre ?
Tout d'abord, ce n'est pas la même génération qui a pris part à ce match qui sera présente le 14 novembre prochain sur le terrain du Caïro-Stadium. Celle d'aujourd'hui est plus ambitieuse. Pour revenir à ce match, je pense que ce n'est pas l'Egypte qui était plus forte que nous, mais c'est nous qui leur avons offert le succès en commettant des erreurs impardonnables à ce stade de la compétition. A chaque fois, on a trouvé les ressources pour revenir au score, mais notre défense était trop déconnectée pour que l'Algérie aspire à sortir avec un résultat positif. En revanche, le match de ce 14 est plus important, voire décisif pour les deux équipes. C'est avec un mental d'acier que les joueurs doivent aborder ce match.
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Ne pensez-vous pas que c'est ce match retour qui a eu lieu à Annaba et l'élimination de l'Egypte, au profit du Sénégal, qui a suivi qui est à l'origine de cette haine entre les deux camps ?
On n'allait tout de même pas lever le pied et les laisser l'emporter. En plus, on était super amoindris dans ce match. Ils ont ouvert le score sur penalty, donc ils étaient en position favorable, mais on a réussi à égaliser et la partie s'était terminée ainsi. Ils n'avaient qu'à s'en prendre à eux-mêmes. Trois ans plus tard, on les élimine au 2e tour de la CAN.
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Cette défaite leur reste toujours en travers de la gorge, ça doit être ça ?
C'est un match référence pour nous car il s'est joué sur un terrain neutre. On a réussi à prendre le meilleur sur l'Egypte dans une rencontre où les deux équipes partaient à chances égales. On a réussi à les battre alors qu'on a joué la majeure partie de la seconde période en infériorité numérique. Si les Egyptiens évoquent celui de 2001, nous on devrait leur sortir ce match. En plus, des deux côtés, on trouve des joueurs qui sont sélectionnés jusqu'à présent.
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Plus concrètement, à combien évaluez-vous les chances de l'EN d'aller au Mondial ?
Au terme de la double confrontation face à la Zambie, je me suis dit que notre EN avait 90% de chances d'aller au Mondial. Eh bien, les 10% qui restent, on doit aller les chercher en Egypte.
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Comment, selon vous l'EN, doit aborder ce match ?
Bon, je ne suis pas à la place de Saâdane pour vous répondre, mais je souhaiterais voir le sélectionneur national ne rien changer sur le plan du jeu ni dans le choix des joueurs pour ne pas mettre une pression supplémentaire sur le dos des joueurs et leur faire oublier que ce match ne doit pas être négocié comme on négocierait une finale de Coupe du monde. Parce que si tel est le cas, c'est tout le groupe qui va être perturbé et là on risque vraiment de se rater et laisser les Egyptiens aller au Mondial à notre place. Au contraire, on doit avoir le même comportement qu'on a eu depuis le début de ces éliminatoires. De cette façon, les joueurs garderont parfaitement leurs repères et saisiront parfaitement la chance qu'ils ont de n'être qu'à quatre-vingt-dix minutes d'une place au Mondial. Les Egyptiens doivent marquer trois buts pour nous en priver, alors il faut se dire qu'ils ne nous auront pas de cette façon. On a la meilleure défense du groupe, une attaque qui sait comment rôder autour des buts adverses, alors les 10% de chances dont on vient de parler restent parfaitement jouables. Je pense qu'on doit continuer à jouer de la même façon, c'est tout.
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Certains observateurs recommandent aux Algériens de renforcer leur défense. Vous qui avez été longtemps ce latéral preste et agile, vif et intelligent, alors quelle organisation défensive préconisez-vous pour cet Egypte-Algérie ?
Ecoutez, Saâdane est forcément le mieux placé pour savoir quelle tactique sera payante au Caire. Il adopte jusque-là un 3-5-2 qui change selon les conditions du match. Bon, je ne pense pas qu'il va jouer uniquement pour défendre car, comme on dit, la meilleure défense, c'est l'attaque. Je reste sur mon appréciation, c'est au sélectionneur de voir.
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Si jamais ce fameux match barrage a lieu, à qui ira la manche selon vous ?
Là, les deux équipes partiront à chances égales car ce sera un autre match. Mais avant d'en arriver là, on doit garder en tête, nos joueurs en premiers, que le 14 novembre, on mènera par deux à zéro au coup d'envoi et qu'il nous tient à nous d'arracher notre billet pour l'Afrique du Sud au final.
Entretien réalisé par
Amine Lamri


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