Une douzaine de transporteurs privés qui opéraient sur la ligne Rahmani Achour (ex-Bardo)-Zouaghi, ont cessé leur activité depuis une quinzaine de jours environ. Selon leurs dires, ils n'ont pas apprécié le fait qu'ils soient transférés à la station voisine Khemisti où existe une féroce concurrence avec une autre quinzaine de bus privés et publics, qui font le transport urbain sur cette même ligne. En colère, ils se sont adressés à leur syndicat lui demandant «une solution urgente» à leur problème. «Ces transporteurs ont arrêté leur activité exigeant qu'une solution moins pénalisante soit apportée à leur problème. Ils nous mettent carrément le couteau à la gorge!», a déclaré M. Bousmid, président du syndicat des transporteurs de la wilaya, questionné sur le sujet. En effet, les intéressés ont expliqué que le nombre d'opérateurs, entre privés et publics, assurant cette ligne Khémisti-Zouaghi était déjà pléthorique avant leur arrivée, en comptant quelque 18 bus (10 publics et 8 privés). Et avec l'affectation de 12 véhicules supplémentaires, la ligne risque d'être très encombrée avec 30 bus. «Alors, la station Khemisti, déjà trop exiguë, ne sera pas en mesure de les contenir tous et il serait pratiquement impossible de travailler dans de telles conditions! C'est pour cela que nous n'avons pas voulu reprendre le travail demandant à ce qu'une solution plus viable soit apportée à ce problème», commente l'un d'eux. M. Bousmid nous révèle que les transporteurs privés de la wilaya sont en train d'exercer une pression sur son organisation exigeant une augmentation du prix du ticket à 20 dinars, arguant le fait que le prix du transport public sur les lignes urbaines, actuellement à 10 dinars, n'a pas bougé depuis l'année 1999. Aussi, dit-il, une rencontre entre les transporteurs, les chefs de stations et leurs représentants syndicaux, est programmée pour le 20 mars prochain, au siège du syndicat à Constantine. Rappelons que le transfert de cette douzaine de transporteurs de la ligne du Bardo à la ligne Khemisti a été opéré récemment par les autorités locales, dans le cadre d'un redéploiement des activités de transport urbain et, surtout, pour désengorger la première ligne située en plein centre-ville, donc difficile d'accès, et dont l'activité bruyante avait soulevé le courroux des riverains de l'avenue Aouati Mostefa qui sont allés jusqu'à demander sa suppression pure et simple, ou, à la rigueur, sa délocalisation. La station du Bardo a été donc limitée uniquement à la desserte de la nouvelle ville Ali Mendjeli, avec 17 bus, dont une dizaine appartiennent au secteur privé et 7 autres à l'entreprise de transport de Constantine (ETC).