Depuis le début de la dernière décennie du siècle dernier, le Plan national de l'eau (PNE) a accordé une grande importance aux ressources hydriques non conventionnelles (RHNC) pour faire face aux disparités régionales en matière d'alimentation en eau potable des populations, en premier, et satisfaire les besoins en eau d'irrigation et à des fins industrielles, en second lieu. L'épuration des eaux usées cadre bien avec les orientations du PNE et s'inscrit dans la stratégie du développement durable pour laquelle l'Algérie a ratifié l'ensemble des accords internationaux. Le secteur de l'eau, dans la wilaya de Aïn-Témouchent, s'est donné des objectifs à atteindre au titre du quinquennal 2010-2014, qui visent à doter l'ensemble des communes de systèmes d'épuration des eaux usées (STEP). Déjà, l'Office national d'assainissement est présent au niveau de six stations sises à Aïn El-Arbâa, Emir Abdelkader, Sidi Safi, Hassi El-Ghella, El-Amria et El-Maleh. Trois importantes STEP sont en cours de réalisation, à savoir celles de Aïn Tolba, Bouzedjar et Aïn-Témouchent. Au titre de l'exercice 2009, deux STEP sont en cours d'étude. Il s'agit des stations de Béni-Saf et Sidi Ben Adda. A l'horizon 2011, l'ensemble des STEP totaliseront un volume annuel de l'ordre de 13 millions de mètres cubes d'eau épurée, une capacité qui se traduit par la possibilité d'irriguer 1300 ha environ, un chiffre élu à la hausse quand on utilise le mode d'irrigation dit «goutte-à-goutte». Une importance industrie d'huile d'olive peut être développée, si toutefois sont réalisés les périmètres d'irrigation autour des stations d'épuration déjà mises en service par le gestionnaire ONA mais qui nécessite la contribution effective des secteurs de l'agriculture et des forêts, appelés à initier des programmes de plantation d'oliveraies pour lesquelles les dispositifs de financement mis par l'Etat peuvent apporter leur contribution à concours temporaire ou définitif, ou les deux modes à la fois, quand il s'agit de subventions à allouer aux fellahs pour les plantations ou de crédits bonifiés lorsqu'il est question d'acquisition d'équipements pour la transformation. L'ONA, invité à contracter des conventions avec les fellahs du voisinage des STEP en vue de vendre de l'eau épurée à ces derniers, est appelé aussi à recenser les agriculteurs, ses futurs partenaires, à connaître leurs préoccupations et savoir ce qu'ils veulent en priorité. Beaucoup de fellahs sont tentés de développer des spéculations saisonnières nécessitant de l'eau épurée répondant aux normes usuelles connues mondialement. Pour ces cas précis, un traitement tertiaire doit se faire à l'aval pour les fellahs intéressés par le maraîchage. Par ailleurs, la réutilisation des eaux non conventionnelles est un appoint important ayant pour but de faire face aux pénuries d'eau durant les périodes de sécheresse que vit notre wilaya depuis les années 80 du siècle dernier. Effectivement, c'est pendant les moments de crise que les besoins en eau destinée à l'agriculture ou à l'industrie seront revus à la baisse au profit des besoins consacrés à l'alimentation en eau potable des populations. Les exemples des périmètres irrigués ayant connu des récessions sont nombreux. A titre d'illustration, l'on cite les périmètres des barrages de Béni-Bahdel, du Fergoug, Bouhanifia, etc. Ainsi, la récession des périmètres irrigués se traduit indubitablement par l'augmentation de la facture alimentaire, qui avoisine les 6 à 7 milliards de dollars par an, ce qui correspond environ à 600 ou 700 milliards de dinars, une enveloppe en mesure de réaliser 2000 lycées en moyenne. Les efforts consentis par l'Etat doivent se poursuivre avec une cadence un peu plus soutenue pour être au rendez-vous avec les perspectives de développement que vise le programme de contrat de performance de la wilaya de Aïn-Témouchent en matière d'épuration des eaux usées des autres villes et localités secondaires, notamment celles dont les rejets ont des effets néfastes sur l'environnement marin et le littoral. C'est dans cette optique que le secteur de l'eau s'attelle à livrer les études des STEP en cours d'élaboration et inscrire le reste durant les échéances fixées au titre du quinquennal 2010-2014. A terme, la population de la wilaya serait de l'ordre de 390.000 habitants, avec une production d'eau épurée avoisinant les 25.000.000 de mètres cubes d'eau par an, soit l'équivalent de 2 fois la capacité de la retenue inter saisonnière de Dzioua, un volume pouvant irriguer, dans les mêmes conditions que précédemment, une superficie de l'ordre de 2500 ha. Se préparer effectivement à cette date est un impératif que dicte la perspective de développement prônée par le plan national de l'eau (PNE). Mais le grand défi auquel nous devons faire face est celui des agriculteurs, s'ils sont partie prenante à même de se constituer en syndicat d'irrigants. Cela dépend aussi de l'organisme de gestion des STEP, en l'occurrence l'ONA, à pouvoir développer une politique souple de partenariat avec les agriculteurs. Les pouvoirs publics veilleront bien entendu à l'accompagnement des fellahs à même de mettre en œuvre les mécanismes nécessaires pour l'aboutissement de cette stratégie. Enfin, nous sommes ravis d'apprendre que le secteur des forêts de la wilaya de Aïn-Témouchent s'est fixé pour objectif la plantation de 2500 ha d'oliviers par an durant le quinquennal 2010-2014. Et les impacts à cibler demeurent par excellence les périmètres des STEP et des petits barrages qui constituent des appoints d'irrigation sûrs et durables.