Un nouveau centre d'assistance médicale à la procréation (P.M.A) ouvrira prochainement ses portes à Oran. Ce centre, spécialisé dans la fécondation «in vitro», c'est-à-dire «en dehors du corps humain», est à l'initiative du Pr. Khaled Kerzabi, qui voit, en ouvrant cet établissement, «comme un rêve qui se réalise». Cette nouvelle unité d'assistance médicale à la procréation, à qui on a choisi de donner le nom «Le Centre Anis», s'adresse essentiellement aux couples infertiles, c'est-à-dire aux couples qui n'ont pas pu avoir d'enfants, mais que les moyens modernes peuvent aider à en avoir. Il est à noter aussi que ce centre n'est pas le premier du genre en Algérie puisque le premier a été ouvert, il y a déjà une dizaine années de cela à Annaba. A cette heure, à travers tout le territoire national, on compte pas moins d'une douzaine de centres de P.M.A. «Le Centre Anis» est le troisième à Oran (sans compter un quatrième qui est «en veille» actuellement pour des raisons administratives). «Cela démontre, nous dit le Pr. Kerzabi, que la demande est très élevée». Effectivement, on apprend qu'en Algérie, on compte au moins 10 à 15% de couples infertiles. La méthode employée est d'aider une patiente, préparée médicalement, à récupérer les «ovocytes», et cela sous anesthésie locale ou générale. La fécondation in vitro, (FIV) explique notre interlocuteur, consiste à tirer de la patiente une dizaine d'ovocytes (les follicules), qui passeront au laboratoire, et à prendre ensuite les spermatozoïdes, les vifs, du mari, et à partir de là, ajoute-il, «on mettra ensemble, dans une cuve les ovocytes et cette quantité de spermatozoïdes. Et là, quand il y a les premières cellules qui se développent, cela veut dire que les premiers instants de la vie ont commencé, sinon, quand le spermatozoïde est trop déficient, une micro-injection sera pratiquée». Le recours à la micro injection (ce qu'on appelle scientifiquement «l'ICSI») s'applique quand la méthode de la F.I.V ne donne pas de résultats probants. La micro-injection veut dire la fécondation qui se fait par manipulation d'un microscope spécial. «C'est-à-dire qu'on fait pénétrer les spermatozoïdes dans l'ovocyte et on va contrôler ensuite le développement. Trois jours après, on prend cet œuf, et on le remet dans l'utérus de la patiente, et la grossesse commencera à ce moment-là!» Cette méthode s'adresse, explique-t-il encore, aux hommes qui ont très peu de spermatozoïdes ou aux femmes qui n'ont pas de trompes «ou dont les trompes ont été endommagées par la tuberculose ou une infection catastrophique». «Mais c'est une technique, avertit-il, qui ne règle pas tout, car il y a en moyenne seulement entre 20 et 30% de grossesses et cela est dû au fait qu'on ne connaît pas tout». Il avertit également que, par cette méthode, l'inconvénient est qu'on assiste à beaucoup de grossesses gémellaires. «Parce que, par sécurité, les médecins ne se contentent pas de mettre un seul œuf, mais deux, parfois même trois ou quatre, ainsi, si le premier tombe, le second réussit!» Jeudi dernier, une réception a été donnée, durant laquelle le Pr. Kerzabi a présenté ce nouveau centre auprès des professionnels de la santé (gynécologues, chirurgiens, médecins généralistes) venus de différentes wilayas. «Le Centre Anis» avec ses quatre étages dispose de tous les équipements modernes et de haute technologie, qui garantiront aux patients une prise en charge efficace. Il est situé Place Fontanelle, à Gambetta, et les premières inséminations débuteront à partir du mois de mai.