Le tribunal criminel d'Oran a condamné, hier, un homme à la réclusion à perpétuité pour homicide volontaire avec préméditation et guet-apens. Le tribunal a, ainsi, confirmé le réquisitoire de l'avocat général. Les faits remontent à l'été dernier, au douar de Benfreha. Il n'était un secret pour personne, dans le bourg, que l'accusé et la victime ne s'aimaient pas. Entre ces jeunes désœuvrés, il y avait une perpétuelle guerre de «leadership», du mâle dominant de la clique villageoise. Ce jour-là, l'accusé, qui venait de convoler en justes noces, a été intimidé, selon ses dires, par son ennemi juré, qui est allé jusqu'à le provoquer chez-lui. Mobile? On n'en saura rien, ou si peu. Se sentant profondément blessé dans son amour-propre, l'accusé n'y est pas allé de main morte. Il s'est fait justice lui-même en assénant quatre coups de couteau à celui qui avait osé l'importuner jusqu'à dans son foyer nuptial. La victime a rendu l'âme sur place. A la barre, l'accusé, dont les rapports des expertises psychologiques et sociales ne font pas l'éloge de sa personnalité en le décrivant comme un individu au caractère hyper-violent et qui traîne un long passif judiciaire, a apporté une tout autre version des faits. Selon lui, il était en position de légitime défense et c'est la victime qui a, dans le feu de l'action, trébuché et tombé sur son propre couteau. Assertions démenties par des témoins à charge qui ont déclaré, devant la justice, avoir vu l'accusé larder sa victime de coups de couteau.