Bouira La semaine dernière, le tribunal criminel a condamné à perpétuité une jeune femme accusée de meurtre sur la personne de son époux? Un procès qui en a ému plus dans cette jolie ville. Les faits de cette troublante affaire remontent à une pluvieuse journée d?octobre 2003. Une jeune femme, Razika B., l?air effaré et perdu, entre dans le commissariat de police et fait une déclaration qui suscite de la stupeur et des cris d?effroi : ? «Mon mari a été assassiné par deux hommes inconnus à Echaâba, dans la localité de Hakimia? ? Quelle horreur ! comment cela est-il arrivé ? ? Il a été tué par balles !» Les agents de police sont retournés et il y a de quoi puisque la victime, Saïd D., est un collègue fort charmant et aimé de tous pour son optimisme, sa générosité et ses bonnes manières? ? «Vous êtes sûre de ce que vous avancez ? La jeune femme, aussi incroyable que cela puisse paraître, éclate soudain en sanglots et avoue être l?auteur du crime, en précisant qu?elle a un complice, Abdelaziz T. : ? «Nous avons monté un plan afin de mettre fin à sa vie, mais c?est moi qui l?ai tué et qui ai désiré sa mort? Les inspecteurs de police surpris, s?exclament : ? Mais, enfin ! pourquoi avez-vous fait une chose aussi horrible ? ? Je voulais me venger ! ? Vous venger de quoi ? ? Vous ne pouvez pas comprendre ! Avant notre mariage, il me traitait comme si j?étais son esclave ! Pendant quatre longues années, il n?a fait que m?exploiter ! J?étais étudiante et son seul souci était de m?exploiter sans tenir compte de ce que je pouvais ressentir ! Un an plus tard, l?accusée fait les mêmes aveux lors de son procès qui s?est déroulé la semaine dernière. A la question : «Comment vous êtes-vous procuré l?arme du crime ?», elle répond sur un ton las : «C?est l?arme du défunt? Je la lui avais subtilisée avant le drame». Au terme de longues délibérations, Razika B. est condamnée à perpétuité pour homicide volontaire avec préméditation et guet-apens? Son complice, Abdelaziz T. a, quant à lui, été condamné à vingt ans de réclusion criminelle.