Convoqué par Belkhadem pour demain dimanche, le comité central du FLN issu du 9e congrès doit officiellement étudier les projets de nouveau statut et de règlement intérieur dont le parti va être doté. C'est ce seul point en tout cas dont fait état la lettre de convocation adressée par le secrétaire général aux membres de ce comité central. Quid alors de «l'élection» des membres du bureau politique dont il a été dit qu'elle aurait lieu au cours de cette session ? Abdelaziz Belkhadem ne l'ayant pas expressément mentionné dans son écrit, son omission prête inévitablement à une double lecture. La première étant que l'opération «élection» du bureau politique coule de source pour le secrétaire général du FLN après l'adoption par le comité central des nouveaux statut et règlement intérieur dont les dispositions en règlementeront les procédures de déroulement. La seconde serait que la liste des membres de la plus haute instance exécutive du parti n'a pas encore été arrêtée un mois après la fin du congrès. C'est toutefois la première que privilégient nos sources d'obédience FLN, bien informées sur les arcanes de celui-ci. Pour elles en effet, la liste des futurs membres du bureau politique serait fin prête. La présidence de la République, pardon, d'honneur de l'ex-parti unique ayant rendu son arbitrage entre les postulants. Un arbitrage qui, selon ces sources, fera que le bureau politique va être peuplé en majorité d'ex et actuels ministres et d'élus parlementaires dont l'allégeance à Bouteflika est sans ombre. Pour la symbolique, il y aura dans cette instance des représentants de la jeunesse et des femmes militants du parti, mais à dose homéopathique. Les grands perdants dans l'affaire en seront, semble-t-il, les «dinosaures» de l'ex-parti unique, dont d'ailleurs même la présence au comité central s'est considérablement réduite, mais aussi les «caciques» qui ont roulé pour Ali Benflis en 2004. Comme représentants de la première catégorie, il n'y aurait que Belayat et Salah Goudjil. La grande surprise que Belkhadem réserve est, paraît-il, que la porte du bureau politique a été fermée aux «redresseurs purs et durs» qu'incarnent les Hadjar et Si Affif. Ils n'auraient pas bénéficié de la promotion dont ils rêvent parce que, malgré le zèle qu'ils ont développé pour ramener en 2004 l'appareil du parti dans le giron de l'obédience Bouteflika, ils sont soupçonnés de prendre leurs ordres ailleurs qu'en ce lieu. Il se dit, toujours selon nos sources, que Belkhadem, qui a pourtant bénéficié de l'activisme de ces «redresseurs purs et durs», a plaidé avec insistance pour leur écartement pour la raison qu'ils prennent au sérieux la réputation qu'ils ont d'être «les faiseurs de roi» au sein du FLN et dont ils se sont prévalus lors du 9e congrès pour s'opposer à son élection au secrétariat général par l'instance suprême du parti. De la préparation du congrès jusqu'à la désignation du bureau politique, il apparaît clairement que le grand bénéficiaire est Abdelaziz Belkhadem, dont l'autorité sur le parti est maintenant établie. Même s'il subsiste encore quelques poches de contestation dans l'appareil du parti contre cette autorité. L'impact de ce dernier carré de contestataires est absolument insignifiant. Au contraire, en les tolérant, Belkhadem se donne le beau rôle du chef tolérant et ouvert à débat critique. Elles lui servent en même temps d'alibi à son discours sur l'esprit démocratique qui animerait l'ex-parti unique.